C'est le genre d'histoire qui fait un peu froid dans le dos et qui illustre les pires dérives des "lunettes connectées". Une jeune femme a raconté la semaine dernière dans une vidéo TikTok virale sa stupeur en découvrant que son esthéticienne portait des Ray-Ban Meta pendant son épilation du maillot brésilien.
Visuel : IA
"Est-ce qu'elle est en train de me filmer ?"
L'histoire, racontée par l'influenceuse new-yorkaise Aniessa Navarro, est rapidement devenue virale. En pleine séance d'épilation, dans une situation de vulnérabilité maximale, elle remarque que la jeune femme qui s’occupe de son épilation intime, porte les fameuses lunettes de Meta, qui intègrent comme vous le savez une caméra.
Lorsqu'elle l'interroge, l'employée lui assure que les lunettes ne sont "pas chargées" et qu'il s'agit de ses lunettes de vue. Une réponse qui n'a évidemment pas rassuré sa cliente, qui a passé le reste de la séance à se demander : "est-ce qu'elle est en train de me filmer en ce moment même ?".
Aniessa Navarro
Le problème n'est pas l'enregistrement, mais la possibilité
Face au "buzz" de la vidéo, l'entreprise a fini par réagir, en assurant que les lunettes étaient bien éteintes. Mais pour Aniessa Navarro, et pour les millions de personnes qui ont vu sa vidéo, le problème n'est pas là.
Elle explique que son but n'est pas de faire renvoyer l'employée, mais de sensibiliser au problème. Dans un lieu aussi intime, la simple possibilité d'être filmé à son insu est une violation de la confiance et de la vie privée. Elle milite désormais pour que ce type d'appareils soit interdit dans les lieux de soins.
Le casse-tête des lunettes-caméras
Cette affaire met en avant une nouvelle fois le problème fondamental des lunettes connectées depuis l'époque des Google Glass : le risque d'enregistrement clandestin. Si Meta a bien intégré une petite LED qui s'allume lors de l'enregistrement, celle-ci est très discrète et peut même, selon certains, être masquée. D'autres cas d'utilisation abusive, notamment dans des clubs de strip-tease, ont déjà été signalés.
On en dit quoi ?
Ces polémiques sur les défis que posent les nouvelles technologies vont probablement se multiplier dans les années à venir. À la rédaction, nous sommes plusieurs à utiliser les Ray-Ban Meta au quotidien, et c'est un produit qu'on adore pour sa capacité à capturer des moments de vie de manière spontanée.
Mais il est évident qu'il faut garder en tête les dérives potentielles. La technologie avance plus vite que les normes sociales. Il n'y a pas encore de règles claires sur l'endroit où l'on peut ou ne peut pas porter ce genre d'appareils. Ce type d’incident va probablement accélérer le débat. On peut imaginer que, tout comme les téléphones, les lunettes-caméras seront bientôt bannies des vestiaires, des cabinets médicaux et des salons d'esthétique. Et vous, que quelqu'un porte des lunettes-caméras en votre présence, ça vous mettrait mal à l'aise ?