Pour la dixième année consécutive, les revenus de la musique enregistrée progressent, portés par un streaming toujours plus dominant. En 2024, le secteur a généré 29,6 milliards de dollars, en hausse de 4,8 % par rapport à l’année précédente, selon le Global Music Report 2025 de la Fédération internationale de l’industrie phonographique.
Le streaming, moteur incontournable de l’industrie musicale
Sans surprise, le streaming par abonnement est le principal levier de cette croissance. Les plateformes de musique en ligne ont dépassé les 20 milliards de dollars de revenus en 2024, représentant plus des deux tiers du chiffre d’affaires global du secteur.
Le nombre d’abonnés payants a bondi de 10,6 %, atteignant 752 millions dans le monde. Ce chiffre impressionnant reflète l’appétit toujours croissant pour la musique en streaming, malgré un marché de plus en plus concurrentiel.
Cependant, tous les segments ne connaissent pas la même dynamique. Si le streaming par abonnement payant a progressé de 9,5 %, celui financé par la publicité n’a enregistré qu’une modeste hausse de 1,2 %. Un écart qui illustre les limites du modèle économique basé sur les annonces, alors que les grandes plateformes misent avant tout sur les abonnements pour monétiser leur contenu.
Représentant plus d'un quart des revenus mondiaux (29,5 %) après une croissance des revenus de 8,3 %, l'Europe est restée la deuxième plus grande région au monde en termes de revenus de musique enregistrée en 2024. Les trois plus grands marchés de la région ont tous généré une croissance des revenus en 2024 : le Royaume-Uni (+4,9 %), l'Allemagne (+4,1 %) et la France (+7,5 %). La région a enregistré plus de croissance des revenus que toute autre.
Les supports physiques en recul, sauf le vinyle
En parallèle, les ventes de supports physiques continuent de décliner, avec une baisse globale de 3 % en 2024. Une tendance qui semble inexorable, à une exception près : le vinyle. La galette résiste et continue même de séduire les collectionneurs et audiophiles nostalgiques. Cette renaissance du vinyle contraste avec la chute inexorable du CD, autrefois roi du marché, et confirme que l’industrie musicale repose désormais presque entièrement sur le numérique.
L’IFPI souligne que cette croissance continue est le fruit des investissements des maisons de disques dans le développement des artistes et l’adoption de nouveaux formats musicaux. Malgré un environnement hyper-concurrentiel, l’industrie parvient à maintenir une croissance solide, portée par l’innovation et l’évolution des usages.
Aux États-Unis, la Recording Industry Association of America (RIAA), qui a publié son propre rapport le 18 mars, confirme cette tendance, avec une augmentation constante des revenus du streaming sur le marché américain.
Si le modèle actuel semble fonctionner, la question reste de savoir jusqu’où le streaming peut encore grandir. Avec près d’un milliard d’abonnés payants en ligne de mire, l’industrie musicale n’a sans doute pas fini de battre des records.