C'est devenu un rituel quand je remonte une voiture dans son parc presse parisien depuis le sud de la France ou depuis la Suisse, j'essaie de réaliser le trajet le plus vite possible !
Tesla embarque un planificateur d'itinéraire automatique, qui calcule un trajet en fonction de la voiture, de la météo, du style de conduite et bien-sûr, du réseau de SuperChargers. En général, il essaie de réduire au maximum le temps de trajet, en arrivant aux bornes autour de 10-15%, car les puissances sont plus élevées en début de recharge.
Pourtant, en partant vers 7H30 de Nîmes, il prévoit d'abord une arrivé à... 16H37 à Paris, soit 9H de trajet environ, contre 7H (module les bouchons) pour Google, sans arrêt. Même en s'accordant une petite pause de 30mn, la voiture thermique aurait encore 1H30 d'avance sur l'électrique, mais est-ce vraiment le cas ?
Les 3 arrêts prévus par Tesla semblent pourtant bien optimisés, avec des pauses à 10% de batterie et pas plus de 25mn. Tesla paie ici le prix de l'absence de 800V, le 10-80% nécessitant 30mn contre 18mn sur une Kia EV6 par exemple. Au lieu d'une bonne heure de charge, la concurrence ne demanderait que 30 à 35mn pour les mêmes arrêts.
Grosse conso !
Premier arrêt à Lyon après 250Km seulement car nous consommons du 24 kWh/100 km. Il faut dire qu'il fait froid et que la voiture doit donc réchauffer la batterie et l'habitacle. Pour autant, le planificateur vient de retrancher une heure à notre parcours prévu, avec une arrivée maintenant prévue autour de 15H35 ! C'est beaucoup mieux !
On ne restera que 10mn à Lyon, ce qui est un peu bizarre, et qui nous obligera à nous arrêter seulement 118Km plus loin vers Chalon sur Saône, où il faut sortir de l'autoroute une nouvelle fois, un peu casse-pied.
Nous restons environ 20mn, et l'arrivée est toujours prévu autour de 15H30, avec encore un arrêt à Auxerre au bout de... 178Km et avec du 22 kWh/100Km. Ces sauts de puce sont apparemment plus rapides que des charges entre 10 et 80% comme il est d'usage, même si je ne suis pas 100% convaincu par ce choix hivernal. Lorsque vous rajoutez la sortie d'autoroute, le péage (deux fois) et les petits trajets pour aller jusqu'aux stations, le temps de charge réels gagnent entre 5 à 7 minutes sur le trajet total. Reste qu'avec un tremps froid et une consommation plus élevée, Tesla fait sans doute le meilleur calcul.
Les derniers 171Km seront avalés en deux bonnes heures, pour une arrivée à Paris à 15H27, soit une heure de moins qu'initialement prévu, mais une heure de plus qu'avec une thermique.
Bilan : 1H de plus qu'en thermique (et 3 arrêts)
Avec un véhicule diesel et sans arrêt, on serait arrivés vers 14H30, contre 15H30 avec notre Tesla Model 3 Performance. Une voiture à essence classique aurait au moins nécessité un arrêt de 10mn pour refaire le plein, à supposer d'être parti avec 100% d'essence.
En pratique, sauf exception, il est quand-même rare de ne faire aucun arrêt pour manger sur plus de 700Km, surtout entre 12 et 15H -ne serait-ce que pour soulager sa vessie. Peut-être pas une heure, mais on peut raisonnablement table sur 25 à 30 mn avec un déjeuner, un plein, un café et une pause-pipi.
La seule gêne concerne en fait l'obligation de réaliser 3 arrêts et donc, trois sorties d'autoroute. Avec le télépéage, ça va assez vite, mais les entrées/sorties à répétitions sont toujours plus longues et soumises à la circulations locale que sur des aires classiques le long de l'A6. Parfois, je préfère payer plus cher chez Ionity, Elektra ou Fastned et ne pas sortir de l'autoroute, d'autant que les hôtels et autres parking proposés par Tesla n'offrent pas toujours de services pratiques (gonflage, toilettes, café...) surtout la nuit.
A l'arrivée, même dans des conditions difficiles, on ne peut donc pas accuser la voiture électrique de réellement ralentir un long trajet de manière significative. Il y en aura toujours pour râler et juger très sévèrement cette heure supplémentaire, mais entre les enfants et les recommandations de la sécurité routière (1 arrêts toutes les 2/3H), la contrainte de la charge est toute relative. Pour la petite histoire, en arrivant à Paris, j'ai encore fait... 1H de bouchons.
