Quoi ? Une Smart de près de 5 mètres de long ? Il est loin le temps où la marque (acronyme de Swatch Mercedes Art car1) produisait de petites citadines ! Avec le Smart #5, le constructeur sino-germanique entend bien venir taquiner… le Tesla Model Y, rien que ça !
Nous avons tourné 2 vidéos lors de cette présentation : Julien s'intéresse à l'extérieur tandis que je m'attarde ensuite sur la connectivité, les écrans et l'intérieur.
Charge en 18 minutes, plate-forme 800V, habitabilité gigantesque, connectivité 3.0, et look de baroudeur... voilà de quoi sacrément taquiner le leader du marché vendu presque au même prix. Découvrons ensemble ce modèle lors d’une présentation inédite à Stuttgart avec mon ami Julien, avant d’en prendre la route d’ici quelques semaines lors des premiers essais.
Un look de baroudeur
C’est peut-être ce qu’il manque au Model Y, un peu de fun et d’aventure !
La Smart #5 est un peu plus courte que la Tesla (4,70m, soit 9cm de moins que le Y), mais son look de boite à chaussures, avec une ceinture de caisse assez haute et sa garde au sol plus élevée (presque 20 cm) la rapprocherait presque d’un mini-Defender -ce qui n’est pas forcément idéal pour l’aéro, le Cx n’a d’ailleurs pas été communiqué.
Les jantes sont pour le moment disponibles en 19 et 20“, mais un modèle Brabus plus sportif verra certainement le jour avec des diamètres plus importants. La silhouette est bien galbée, presque trop car ces angles arrondis, notamment à l'arrière, casse un peu ce look de sportive baroudeuse, pour reprendre le profil plus sage de ses petites soeurs.
La signature lumineuse est superbe, surtout à l'avant avec ces 4 éléments arrondis, qui rappellent un peu la calandre des Jeep, en version écrasée. Les bas de caisse renforcés et le gros diffuseur arrière jouent également avec ce petit côté tout-terrain.
Coffre géants et bien équipée
Avec ses 2,9m d'empattement pour 4,7m de long, on imagine que l'espace à bord a été privilégié au détriment des espaces de rangement... c'est pourtant tout le contraire !
Déjà, le coffre est immense, avec 630L (sous pavillon), et jusqu'à 1530 L une fois la banquette rabattue. On aurait pu imaginer une version 7 places mais le coffre manque en fait de profondeur, il se charge surtout sur la hauteur -comptez pas plus de 430L sous le cache-bagage, malgré un double fond généreux. Pour le moment, on se contentera d'une banquette fractionnable en trois parties et d'une trape à ski, de quoi offrir beaucoup de polyvalence.
La voiture peut aussi tracter jusqu'à 1,6t sur toutes les versions, ce qui n'est pas si courant en électrique.
La présence de suspensions pilotées constitue un avantage indéniable face au Tesla Model Y, très ferme, et qui n'aura l'option que sur la version Performance.
A l'avant, un frunk de 70L permet de loger une petite valise cabine, ses câbles ou des sacs de sports sans souci. La version 4x4 verra toutefois son volume divisé par deux, mais suffisant pour les câbles T2. Juste en dessous, on retrouvera une pompe à chaleur, mais uniquement sur les finitions hautes -dommage.
Finalement très bien équipée, cette Smart #5 n'a qu'un seul défaut : son poids ! Avec 2300 kg sur la balance, c'est tout de même 300 de plus qu’une Model Y.
Grosse batterie, grande autonomie (ou pas)
La Smart #5 sera disponible avec 2 plateformes très différentes. Déjà, l'entrée de gamme se cale en fait sur le Tesla Model Y, malgré une puissance de charge (en pic) un peu plus faible ;
Petite batterie (Finition Pro)
• Batterie LFP 76/74,4 kWh • 400V • Charge rapide : 150 kW • 30mn 10-80% • Autonomie : 450 km WLTP • Charge AC : 11 kW (7H)
Mais dès le second niveau de finition, cette grande Smart commence à bien taquiner l'américaine, jugez plutôt :
Grosse batterie (Dès finition Pro+)
• Batterie NMC 100/94 kWh • Plate-forme 800V • Autonomie : 590 km WLTP (Pro+ et Premium) • Autonomie : 540 Km WLTP (Pulse/Summit avec jantes 20“ et 4x4) • Charge DC 400 kW • 10-80% en 18mn • Recharge AC 22KW (5H)
Avec du V2L et le 22 kW de série, Elon Musk n'a qu'à bien se tenir ! Sur le plan de la charge, cette Smart #5 explose littéralement le Tesla Model Y.
Propulsion ou 4x4 ?
Si les configurations des Smart #1 et #3 n'étaient pas trop indigestes, ici, on se perd un peu dans les finitions. Il en est de même avec les moteurs, avec deux propulsions, et deux 4x4, en attendant sans doute un modèle plus sportif.
• Propulsion 335 ch (Pro) • 0 à 100 km/h en 6,9s
• Propulsion 360 ch (Pro +) • 0 à 100 km/h en 6,5s
• 4x4 579 ch (Pulse et Summit) • 0 à 100 km/h en 4.9s
La VMax est de 200 km/h et les versions 4x4 auront plusieurs mode de traction (Adaptative ,Sable, Neige, Boue et Rochers)
Nous avons vraiment hâte d'en prendre le volant, car jusqu'à présent, le châssis et les suspensions des Smart #1 et #3 n'avaient guère impressionné la presse -la puissance était bien au rendez-vous, mais les liaisons au sol et les mouvements de caisse dégradaient un peu l'expérience de conduite.
Un intérieur premium
A l'intérieur, la filiation Mercedes est évidente, que ce soit au niveau des matériaux, des assemblages ou du choix des coloris -sans parler de cette triple dalle numérique, qui en impose.
On retrouve même les bouches de ventilation du constructeur allemand ainsi que le système de réglages électrique des sièges situé au niveau des portières.
J'adore cette console flottante, qui héberge cette double zone de charge sans-fil pour smartphone et qui cache un espace bien large pour les sac à main juste en dessous, où se trouvent d'ailleurs les deux prises USB C. Porte-gobelets, accoudoir avec rangement intégré... il ne manque rien !
Les sièges en simili-cuir (ou cuir en option) sont très confortables, électriques de série et évidemment chauffants à l'avant et à l'arrière (suivant les versions). En revanche, le maintien latéral semble assez peu marqué, à vérifier sur la route.
Option amusante, on peut placer le siège passager en position couchette, histoire de piquer un petit somme pendant les charges ! Le réglage est même accessible depuis l'arrière, pratique pour les taxis et Uber.
A l'arrière, on profite de tout le confort et un d'un bel espace aux jambes et à la tête, avec une garde au toit excessivement généreuse. L'accoudoir central est même mieux fini que dans un Audi Q6 et l'on a aussi des dossiers inclinables électriquement, là aussi, pas toujours proposés sur le premium allemand.
J'aime beaucoup cet immense toit panoramique, mais qui n'est pas de série sur toutefois les versions, contrairement à Tesla par exemple. En revanche, contrairement à l'américain, un velum est de série, ce qui est indispensable pour ne pas crever de chaud en été.
L'ambiance est très feutrée, avec ces haut-parleurs qui peuvent adopter 250 couleurs différentes, c'est du plus bel effet. Avec le pack Sennheiser Signature, vous bénéficiez d'une sono de dingue, avec 20 haut-parleurs et 1190W !
Quatre écrans, qui dit mieux ?
Les Smart ont toujours été très techno, et cette #5 ne fait pas exception.
Déjà, l'instrumentation gagne un énorme affichage tête haute de 26" que j'ai hâte de tester sur la route. Il est complété par un écran de 10" sous le volant dont l'interface est plutôt claire, et bien pensée, comme sur ses petites soeurs.
J'ai d'ailleurs toujours bien aimé les écran des Smart de dernière génération, et ici, on gagne encore en qualité et en vitesse. Avec une puce AMD Ryzen V2000 (proche de ce que propose Tesla), le système est rapide et réactif. Basé sur Android (mais pas Android Automotive), il utilise une interface à base d'Unreal Engine, ce qui permet d'offrir des effets et des interactions fluides et élégantes, une vraie réussite, comme vous avez pu le voir en vidéo.
Ces deux dalles de 13" (uniquement sur les finitions hautes) sont OLED, avec un excellent taux de contraste et une très bonne luminosité. Le passager peut ainsi regarder des films dans d'excellentes conditions, tandis que la chauffeur doit absolument conserver les yeux sur la route -sans quoi la vidéo s'arrête côté passer. Vous pouvez même brancher un casque en bluetooth, là encore, l'option n'est pas proposé chez Audi/Porsche ou Mercedes, pourtant plus premium.
On trouve de nombreuses applications natives, comme Spotify ou Amazon Music (mais pas Apple Music). Côté streaming, l'offre est encore limitée, avec Plex et sans doute YouTube, mais pas encore de Netflix par exemple. AppleTV+ sera disponible même s'il s'agit en fait de la version web adaptée.
Smart a intégré sa nouvelle génération de planificateur d'itinéraire, que l'on testera bien-sûr sur grand trajet. Le petit avatar prend cette fois l'aspect d'un lion et peut désormais répondre à des questions complexes grâce à son IA intégrée. Là encore, nous n'avons pas eu le temps de tester la chose très longtemps, mais ça semble prometteur. J'ai été assez bluffé par le niveau d'intégration, notamment toutes les petites astuces d'interfaces, comme les accès rapide, la réorganisation des widgets ou la personnalisation du fond d'écran.
L'inspiration de Tesla est très présente, comme dans les menus de climatisation avec son mode camping qui permet de laisser l'air conditionné actif à l'arrêt.
Enfin, une caméra à 360 degrés et de nombreuses aides à la conduite sont proposées de série. Là encore, seul un vrai parcours longue distance pourra réellement permettre de vous donner un avis.
Des tarifs proche du Model Y (mais pas de bonus)
Côté tarifs, la Smart #5 s'affiche un peu plus chère que le Tesla Model Y, la version Propulsion/Grosse batterie aurait mérité d'être sous les 47 000€ :
• CHF 44'500.- CHF & 45.900 € pour la finition Pro • CHF 49'500.-CHF & 50.900 € pour la finition Pro+ , • CHF 54'000 CHF & 55.400 € pour la finition Premium (Matrix LED, toit pano, double écran, PaC) • CHF 54'000 CHF & 55.400 € pour la finition Pulse (4x4) • CHF 55'500 CHF é 56.900 € pour la finition Summit (4x4)
Est-ce suffisant pour faire de l'ombre à Tesla ? Tout dépend de vos priorités. Avec un look inédit, beaucoup de puissance, une charge très rapide et une bonne autonomie, le niveau d'équipements n'est pas en reste, sans parler des finitions et de la connectivité. J'aime aussi beaucoup le positionnement baroudeur, avec ces équipements proposés en option, une garde au sol élevée, ce qui pourrait plaire à ceux qui habitent en montagne ou dans des zones plus reculées.
Rendez-vous très bientôt pour les essais de conduite !