Le capot en fibre de carbone du SU7 Ultra, facturé 42 000 yuans, n’aurait aucun intérêt aérodynamique. Xiaomi est accusé de publicité mensongère, ses offres de compensation jugées insuffisantes, et les commandes plongent carrément de moitié.
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Un capot en fibre de carbone facturé cher… mais purement esthétique
Présenté fin février comme un “plus” technique et visuel, le capot en fibre de carbone du SU7 Ultra devait intégrer deux conduits d’air fonctionnels, destinés à améliorer le refroidissement des roues et l’aérodynamisme. Xiaomi a même mis en avant cette pièce comme élément-clé de la performance du modèle, avec des photos de prototypes et des déclarations explicites de Lei Jun, son CEO. Problème : dès les premières livraisons, les acheteurs découvrent l’absence de conduits fonctionnels. Des tests indépendants confirment que le capot n’apporte absolument aucun gain aérodynamique ou thermique.
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Compensation minimale, colère maximale
Xiaomi a réagi le 7 mai en reconnaissant un problème de “communication insuffisante”, sans pour autant admettre une publicité mensongère. Deux options sont proposées : un retour au capot en aluminium pour les commandes non livrées (au prix d’un délai de 30 à 40 semaines), ou 20 000 points de fidélité, soit environ 280 euros, pour les clients ayant déjà reçu leur véhicule. Face à ces offres jugées dérisoires, un groupe de 400 clients s’est formé pour demander soit un remboursement intégral, soit une modification conforme à la promesse initiale.
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Xiaomi face à la justice…
Le 15 mai, les autorités locales de Pékin ont clos le dossier, estimant qu’il n’y avait “aucune faute manifeste” de la part de Xiaomi, et ont invité les consommateurs à faire valoir leurs droits en justice. Un collectif d’acheteurs a déjà mandaté des avocats, en s’appuyant sur la loi chinoise sur la protection des consommateurs, qui prévoit jusqu’à un triple remboursement en cas de tromperie. L’affaire pourrait d’ailleurs faire jurisprudence dans le secteur des véhicules électriques.
L’affaire du capot s’ajoute à une série de controverses, dont une mise à jour logicielle récente qui bridait les performances du SU7 Ultra sans préavis. Résultat : les commandes ont chuté de 55 % en avril, selon Deutsche Bank, et Xiaomi peine à rassurer ses clients. La confiance est ébranlée, et l’entreprise paie aujourd’hui le prix d’un marketing plus agressif que transparent.