La hausse des prix des carburants est de retour à la pompe. Après trois semaines de calme, l'essence et surtout le diesel repartent à la hausse, poussés par la nervosité des marchés pétroliers suite aux tensions entre Israël et l'Iran.
Le diesel et l'essence repartent à la hausse
La trêve est terminée pour le portefeuille des automobilistes qui roulent en thermique. Selon les derniers chiffres officiels du ministère de la Transition écologique, les prix à la pompe sont repartis à la hausse cette semaine. C'est le gazole qui subit l'augmentation la plus nette, avec un bond de 1,2 centime en une semaine pour atteindre un prix moyen de 1,5572 € le litre.
L'essence suit la même tendance. Le Sans Plomb 95-E10 augmente de 0,7 centime, s'affichant à 1,6701 €/l. Le SP95 et le SP98 ne sont pas en reste, avec des hausses similaires qui les portent respectivement à 1,7094 €/l et 1,7700 €/l. Cette inversion de tendance met fin à une période de stabilité qui durait depuis près d'un mois.
La cause : la nervosité des marchés face au risque iranien
Cette augmentation soudaine est la conséquence directe des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Les frappes israéliennes en Iran ont immédiatement crispé les marchés pétroliers. Comme l'expliquent les analystes, le marché réagit non pas à une baisse réelle de la production, qui n'a pas eu lieu, mais à la simple perception d'un risque d'escalade.
La crainte principale se concentre sur le détroit d'Ormuz, un point de passage stratégique contrôlé par l'Iran par lequel transite près d'un quart du pétrole mondial. La simple menace d'une perturbation de ce flux suffit à faire grimper les cours du baril, une hausse qui se répercute mécaniquement à la pompe quelques jours plus tard.
Vers un litre à 2 euros ? Les experts sont partagés
Face à cette situation, deux scénarios s'affrontent. Le plus alarmiste, évoqué par certains analystes, serait celui d'une fermeture du détroit d'Ormuz. Cela pourrait faire grimper le baril de pétrole à 130 dollars et, par conséquent, le prix du litre de carburant bien au-delà des 2 euros.
Maintenant, pas de panique, de nombreux experts, comme Olivier Gantois de l'Union française des industries pétrolières, se veulent plus rassurants. Selon eux, aucune grande puissance n'a intérêt à un embrasement régional. Ils anticipent plutôt une hausse contenue de quelques centimes, le temps que la pression retombe. L'OPEP+ dispose en effet de capacités de production en réserve pour compenser une éventuelle défaillance iranienne.
La meilleure solution...
On en dit quoi ?
C'est le retour du grand classique : une crise géopolopolitique à des milliers de kilomètres se traduit par une mauvaise surprise à la pompe en bas de chez soi. Le scénario du litre à 2 euros reste, on l’espère, peu probable à court terme, sauf escalade militaire majeure. La hausse actuelle est avant tout le fruit de la spéculation et de la peur. Ce qui est certain, c'est que les pleins d'essence sont devenus des indicateurs de la stabilité du monde. Et vous, est-ce que cette volatilité des prix vous pousse à reconsidérer vos déplacements ou à faire des réserves ? Ou mieux encore, à considérer de passer enfin à l’électrique ?