Un vent de censure souffle-t-il sur les médias américains ? Après la suspension de l'émission de Jimmy Kimmel suite à des propos critiques envers le camp Trump, c'est au tour de South Park de voir son dernier épisode déprogrammé en urgence. Officiellement, il s'agit d'un retard de production. Officieusement, beaucoup y voient la peur de la Maison Blanche.
Jimmy Kimmel suspendu, Donald Trump exulte
Tout a commencé en début de semaine. Suite à l'assassinat de l'influent militant d'extrême-droite Charlie Kirk, l'animateur star Jimmy Kimmel a critiqué dans son "late show" la récupération politique de l'événement par le camp MAGA ("Make America Great Again").
La réaction a été immédiate. Sous la pression de la Maison Blanche et du régulateur des médias (la FCC), la chaîne ABC a annoncé la suspension "pour une durée indéterminée" de l'émission. Donald Trump s'est immédiatement réjoui de cette décision sur son réseau social, Truth Social, félicitant ABC d'avoir eu "le courage de faire ce qui devait être fait" et appelant au licenciement d'autres animateurs anti-Trump.
South Park décalé, une excuse peu crédible
Quelques heures plus tard, coup de théâtre : Comedy Central annonce que le nouvel épisode de la saison 27 de South Park, prévu pour le mercredi soir, est décalé d'une semaine. La raison officielle invoquée par les créateurs, Trey Parker et Matt Stone : "Nous n'avons pas réussi à le finir à temps".
Une excuse qui peine à convaincre. La série satirique est en effet célèbre pour son processus de production ultra-rapide, qui lui permet de coller à l'actualité en fabriquant un épisode en moins d'une semaine. De plus, un épisode précédent, qui parodiait justement Charlie Kirk, a été retiré des rediffusions à la télévision.
On en dit quoi ?
C'est un signal inquiétant pour la liberté d'expression aux États-Unis. La suspension de Kimmel et la déprogrammation (très probablement déguisée) de South Park montrent que la pression politique du camp Trump est en train de réussir à faire taire les voix satiriques du pays. Il faut savoir que les grands groupes médias comme Disney (propriétaire d'ABC) ou Paramount (propriétaire de Comedy Central) sont en pleine négociation de contrats majeurs qui nécessitent l'approbation des régulateurs nommés par le pouvoir en place.
L'autocensure semble donc devenir la règle pour ne pas subir les foudres de la Maison Blanche. Et vous, vous pensez que les chaînes ont raison de s'autocensurer pour éviter les problèmes politiques ?
