L’illustrateur Drew Struzan, célèbre pour ses affiches iconiques de Star Wars, Indiana Jones ou Retour vers le futur, est mort à 78 ans des suites de la maladie d’Alzheimer. Son style inimitable a marqué l’âge d’or du cinéma hollywoodien des années 80-90.
L’homme derrière les images cultes
Drew Struzan n’était pas un nom connu du grand public, mais tout le monde connaît ses images. Star Wars, Indiana Jones, E.T., Blade Runner, Harry Potter… ses affiches sont devenues des icônes visuelles de la pop culture. Mort chez lui en Californie, l’illustrateur laisse derrière lui plus de 150 affiches de films, réalisées à l’aérographe et au crayon de couleur. Un style ultra-réaliste, lumineux, immédiatement reconnaissable. Sa famille, dans un message publié sur Instagram, a salué un homme qui voyait le monde à travers des lunettes roses et qui a diffusé une plus belle version de la vie.
Du papier toilette à Hollywood
Né en 1947 dans l’Oregon et élevé dans la pauvreté, Struzan commence à dessiner sur du papier toilette, faute de mieux. Il choisit rapidement l’illustration commerciale plutôt que les beaux-arts, par nécessité économique. Dans les années 70, il se fait un nom avec des pochettes d’albums (Alice Cooper, Black Sabbath) avant d’entrer à Hollywood par la petite porte, en illustrant des séries B comme La Nuit des vers géants. C’est son travail sur Star Wars qui le propulse : George Lucas et Steven Spielberg s’arrachent alors ses services.
Un style devenu la signature du cinéma des années 80
Struzan ne se contente pas de représenter les personnages : il leur donne vie. Son style mêle lumière diffuse, composition dense et visages expressifs. Spielberg dira que ses affiches transformaient les films en destinations. George Lucas le qualifie d’artiste du plus haut niveau. Guillermo del Toro parle, lui, d’un passeur de génie. Même les films médiocres bénéficiaient d’un traitement Struzan qui les faisait rêver plus grands.
Une fin de carrière éclipsée par le numérique
À partir des années 90, l’essor du graphisme numérique le pousse peu à peu vers la sortie. Struzan prend officiellement sa retraite en 2008, après avoir signé l’affiche du Royaume du crâne de cristal. Il continue néanmoins quelques projets, notamment pour Stephen King ou des affiches alternatives. Malade d’Alzheimer depuis plusieurs années, il ne travaillait plus depuis 2020.
Drew Struzan, c’est une époque. Celle où une affiche ne vendait pas un produit, mais une promesse de cinéma. Sa disparition pose une question : y a-t-il encore une place pour l’art illustré dans une industrie dominée par les visuels numériques et l’IA ? Ou bien faut-il accepter que l’âge d’or de l’affiche est révolu ? En attendant, ses œuvres restent.
