Véritable symbole de la pop culture des années 2010, Funko traverse aujourd’hui sa plus grave crise. En effet, la saturation du marché, la multiplication des licences et l’essoufflement des collections font que l’attrait s’estompe. Le fabricant des célèbres figurines Pop ! a prévenu ses investisseurs qu’il pourrait ne plus être en mesure de poursuivre ses activités au-delà de 2026, après une chute spectaculaire de ses ventes et une dette qui s’alourdit.
Une chute brutale après des années de succès
La marque Funko, connue pour ses figurines Pop ! aux têtes surdimensionnées, a lancé un signal d’alarme. Lors de ses derniers résultats financiers, elle a indiqué qu'elle pourrait ne pas être en capacité de poursuivre ses activités pendant les 12 prochains mois.
Pour le troisième trimestre de 2025, Funko a annoncé un chiffre d’affaires net de 250,9 M$ — soit une baisse de 14,3 % sur un an. Les ventes aux États-Unis ont plongé de plus de 20 % pour atteindre 155,4 M$, tandis que la marge brute a reculé (40,2 % contre 40,9 % l’an dernier).
Pourquoi un tel retournement ?
Selon la marque, c’est un cocktail toxique : demande affaiblie, hausse des droits de douane, stocks invendus chez les distributeurs. Après un succès fulgurant, Funko doit composer avec un modèle économique qui reposait massivement sur des licences populaires (films, séries, jeux vidéo) : lorsque l’effet hype s’érode, le marché réagit violemment. De plus, l’endettement grimpe : la dette globale s’élève aux alentours de 241 M$ face à seulement 39 M$ de liquidités.
Il y a quelques années, Funko était LA marque incontournable du merchandising pop ! Les figurines occupaient des gondoles entières dans les supermarchés (Walmart, Target outre-atlantique et même dans votre Carrefour Market), et bien sûr dans les boutiques spécialisées. Aujourd’hui, la saturation du marché, la multiplication des licences et l’essoufflement des collections font que l’attrait s’estompe. Des analystes évoquent même le début d’une bulle prête à éclater.
Les investisseurs ont de réelles raisons de s'inquiéter : Funko a fait mention dans ses documents réglementaires d’un risque substantiel de pérennité. Autrement dit : sans refinancement ou acquisition rapide, la survie du groupe d’ici fin 2026 n’est pas assurée. La société a d’ailleurs renégocié plusieurs fois ses accords de crédit et dit envisager des alternatives stratégiques (vente ou rachat ? licenciement ? partenariat ?). Elle a d'ailleurs dévoiler vouloir se relancer avec la fonction Pop ! Yourself (créer sa figurine à son image)...
Il faudra donc scruter les résultats du quatrième trimestre 2025, notamment l’évolution des stocks et la réduction des coûts. En fonction, ces derniers pourraient engendrer une restructuration ou une vente d’actifs. Enfin, la firme pourrait envisager un repositionnement sur des produits à plus forte marge (Bitty Pop!, blind-boxes) comme annoncé. Mais cela suffira-t-il ? Et surtout, l’impact sur l’écosystème de la collection pop , où d’autres acteurs pourraient prendre le relai, avant de connaître le même sort (comme les Labubu...).
