Huawei contre-attaque (et invoque la constitution américaine)
Par Laurence Trân - Publié le
Si le dossier est déjà audiencé pour septembre, les chances de victoire semblent plutôt minces pour le Chinois. Les juridictions fédérales sont en effet peu enclines à discuter de la validité des mesures fondées sur la sûreté américaine. Un autre élément jouerait également en sa défaveur : le temps. Le gouvernement n’a donné que trois mois au fabricant pour se retourner : de prendre les mesures nécessaires, et de déployer les mises à jour et correctifs de sécurité pour les appareils commercialisés avant le 16 mai 2019.
Pour autant, Huawei semble persuadée qu’il s’agit là du moyen de blanchir ses produits (et réparer les dégâts internationaux). En réaction, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a maintenu la pression déclarant que la société
est un instrument du gouvernement chinois. C’est quelque chose qui est difficile à comprendre pour les Américains.
Song Liuping, responsable juridique de Huawei, se place judicieusement sur le terrain international. La société examine en effet les moyens de lutter contre l'interdiction américaine, qui
touche plus de 1 200 fournisseurs et menace de toucher ses 3 milliards de clients dans 170 pays. Aussi le recours par Washington à des ordonnances et à des lois punissant une seule entreprise
crée un précédent très dangereux.
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