Alors que les gouvernements durcissent les lois pour protéger les mineurs sur les réseaux sociaux, Discord expérimente une nouvelle méthode de vérification d’âge mêlant intelligence artificielle et reconnaissance faciale. Cette initiative ne concerne pour le moment que le Royaume-Uni et l’Australie.
Contexte : la pression réglementaire s’intensifie
Face aux inquiétudes croissantes autour de l’exposition des enfants aux réseaux sociaux, plusieurs pays -dont les États-Unis, le Royaume-Uni ou l’Australie – ont récemment renforcé les contraintes légales sur l’accès des mineurs à ces plateformes. Discord -comme d'autres- est souvent pointé du doigt pour son contenu sensible et fait partie des entreprises sous surveillance.
Dans ce contexte, la plateforme annonce le déploiement d’un système de vérification d’âge pour les utilisateurs accédant à certains contenus. Deux options sont proposées : le scan d’une pièce d’identité officielle ou une analyse du visage grâce à l’intelligence artificielle.
Discord précise que ce contrôle ne sera pas généralisé mais appliqué dans deux situations spécifiques : 1. Accès à du contenu signalé comme sensible par ses filtres automatiques. 2. Modification des paramètres de contenu sensible, comme désactiver le floutage des images à caractère sexuel.
Dans ces cas précis, une fenêtre s’affiche avec deux choix : soit l’utilisateur autorise un scan facial en direct via la caméra de son appareil, soit il téléverse une photo de pièce d’identité.
Données personnelles : que fait Discord avec vos infos ?
Pour tenter de rassurer ses utilisateurs, Discord indique que l’estimation de l’âge via le scan de visage est réalisée en local, sur l’appareil. Aucune donnée n’est transmise ni stockée sur ses serveurs. En revanche, en cas de vérification par carte d’identité, le scan est temporairement stocké, puis supprimé après validation. La plateforme insiste : si la vérification échoue, l’accès est bloqué et un appel est possible pour contester une éventuelle erreur.
Pour le moment, Discord évoque un test limité à deux pays. Toutefois, un déploiement aux États-Unis ou en Europe n’est pas exclu, surtout si les retours sont positifs ou si la législation l’impose.
Alors que les développeurs comme Discord restent pour l’instant chargés de la vérification d’âge, plusieurs États américains militent désormais pour que cette responsabilité incombe aux plateformes de téléchargement, comme l’App Store ou le Play Store. Un débat dans lequel Meta s’est déjà engagé depuis 2023.
Si cette expérimentation s’avère concluante, elle pourrait ouvrir la voie à une adoption plus large de la reconnaissance faciale pour réguler l’accès aux contenus sensibles sur les réseaux sociaux. Une solution demeure controversée, mais elle est de plus en plus envisagée à mesure que la pression réglementaire s’accentue.
