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Nomination à la NASA : Trump torpille le choix de Musk

Par Vincent Lautier - Publié le

Coup de théâtre dans le spatial américain : Donald Trump retire la nomination de Jared Isaacman à la tête de la NASA, évoquant un “examen approfondi de ses associations passées”. Proche d’Elon Musk, Isaacman voit donc sa nomination annulée à la dernière minute, en pleine tempête budgétaire pour l’agence spatiale.

Nomination à la NASA : Trump torpille le choix de Musk


Une nomination annulée à la dernière minute



Alors qu’un vote au Sénat semblait acquis, Donald Trump a brusquement retiré la candidature de Jared Isaacman à la direction de la NASA. Officiellement, la décision fait suite à une “revue approfondie des associations passées” du candidat. En coulisses, plusieurs sources évoquent surtout des dons anciens du milliardaire à des figures démocrates, comme Mark Kelly ou le parti démocrate californien, qui auraient déplu au président. Surtout ce retrait survient quelques jours seulement après le départ d’Elon Musk du gouvernement, où il dirigeait le controversé Département de l’Efficacité Gouvernementale.

Un profil technique, trop proche de Musk ?



Isaacman, 42 ans, patron de la fintech Shift4, s’est fait connaître par ses vols spatiaux privés financés via SpaceX, dont il est l’un des plus gros clients. Il a même réalisé une sortie extravéhiculaire, une première pour un civil. Proche de Musk, il incarnait une vision entrepreneuriale du spatial américain, alignée sur les intérêts croisés de SpaceX et de la NASA. C’est d’ailleurs Musk qui aurait recommandé son nom à Trump en décembre. L’annonce de son retrait, relayée en premier par Semafor, a été accueillie avec surprise par la communauté spatiale, qui voyait en Isaacman un interlocuteur crédible face à la tourmente budgétaire annoncée.

Nomination à la NASA : Trump torpille le choix de Musk


La NASA sans pilote



L’agence spatiale doit faire face à une réduction de 25 % de son budget dans la prochaine loi de finances, en incluant des licenciements massifs et la suppression de nombreux programmes scientifiques. Le plan de la Maison-Blanche prévoit aussi la fin du programme Artemis après la mission Artemis III, au profit d’un recentrage sur Mars, une orientation chère à Musk. En l’absence d’un administrateur confirmé, la NASA reste en flottement, alors que des arbitrages importants s’annoncent. Des voix en interne redoutent même un effet domino sur les partenariats industriels, la planification des missions et le moral des équipes.

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Vers une nomination plus idéologique ?



Trump a promis de désigner rapidement un nouveau nom “aligné sur la mission” et l’approche “America First in Space”. Parmi les successeurs potentiels, le nom de Steven Kwast, ex-général de l’US Air Force, revient avec insistance. Connu pour son soutien à la militarisation de l’espace, Kwast pourrait symboliser un tournant plus stratégique, voire même géopolitique, dans la doctrine spatiale américaine. Pour Isaacman, cette mise à l’écart est un revers politique. Pour la NASA, c’est une période d’incertitude qui s’allonge un peu plus.