Cette annonce cache-t-elle une réorganisation nécessaire ? En effet, Meta vient de franchir une nouvelle étape dans sa transition vers l’intelligence artificielle en lançant sa division Meta Superintelligence Labs (MSL). Annoncée par Mark Zuckerberg, cette réorganisation vise à concentrer toutes les équipes IA sous une même bannière stratégique.
Un rachat stratégique
Meta Superintelligence Labs sera dirigée par Alexandr Wang, ex-patron de Scale AI, récemment rachetée pour 14,3 milliards de dollars. Ce remaniement stratégique vise à relancer la dynamique après des départs internes et l’accueil mitigé du modèle Llama 4, concurrencé par OpenAI, Google ou DeepSeek.
Le groupe espère ainsi accélérer ses travaux sur l’intelligence artificielle générale et développer de nouvelles sources de revenus via l’app Meta AI, des outils publicitaires vidéo ou encore des lunettes intelligentes. La division accueillera aussi Daniel Gross, cofondateur de Safe Superintelligence.
Alexandr Wang
Comme d'autres firmes, Meta doit s'adapter en profondeur pour dominer l’intelligence artificielle. L’acquisition éclair de Scale AI n’était qu’un premier signal. En intégrant la start-up californienne fondée par le jeune prodige Alexandr Wang, Meta a mis la main sur une brique essentielle de la chaîne de valeur de l’IA : l’annotation de données à grande échelle.
Ce levier est en effet critique pour entraîner des modèles toujours plus performants, et surtout, pour reprendre la main sur un processus jusqu’ici en partie confié à des sous-traitants. Le géant s’est d'ailleurs lancé dans une campagne de recrutement agressive, ciblant des chercheurs et ingénieurs d’OpenAI, DeepMind, Anthropic, etc., avec des packages pouvant atteindre… 100 millions. Aux dires de Sam Altman, cette dernière serait plus ou moins couronnée de succès !
Une réorganisation interne à grande échelle
Mais le véritable virage se joue en coulisses. Selon plusieurs sources, Meta a lancé une vaste opération de rationalisation de ses équipes IA. Jusqu’ici éclatées entre ses différents services (Facebook, Instagram, WhatsApp, Reality Labs), ces entités seront désormais réunies sous une structure plus centralisée. Ce recentrage vise à réduire les doublons, fluidifier la collaboration entre les équipes et accélérer le développement de modèles de fondation maison.
Au cœur de cette nouvelle architecture, la famille de modèles Llama. Meta mise sur cette gamme open source pour se différencier de la concurrence et gagner en légitimité dans l’écosystème IA. Grâce aux capacités d’annotation de Scale AI, les futures itérations de Llama devraient gagner en stabilité et en polyvalence. Meta prévoit aussi d’intégrer ces modèles dans ses produits phares : assistants IA, filtres créatifs, modération automatisée, outils publicitaires ou encore interfaces pour le métavers.
Une course à la monétisation
Au-delà de la recherche, l’enjeu est économique. Face à OpenAI (soutenu par Microsoft) ou Google, Meta doit prouver qu’il peut transformer ses investissements en revenus concrets. Les applications pratiques sont nombreuses : génération de contenu, amélioration de la recommandation publicitaire, automatisation des interactions client, etc. L’IA devient le nouveau moteur de croissance attendu par les marchés. Sans compter les Rayan Meta qui sont un succès !
En restructurant en profondeur et en s’entourant de figures montantes de l’écosystème IA comme Alexandr Wang, Mark Zuckerberg affiche clairement ses ambitions. Meta ne veut plus se contenter de suivre la révolution de l’intelligence artificielle. Mais il tient à préciser un point : le patron, c'est lui !
