C'est un rebondissement majeur dans une affaire classée depuis des années. Le parquet de Bordeaux a annoncé aujourd'hui la réouverture de l'enquête sur la mort de Krisztina Rády, l'ex-femme de Bertrand Cantat. Une décision directement provoquée par la diffusion d'un documentaire sur Netflix.
Un documentaire Netflix comme élément déclencheur
Quinze ans après la mort de Krisztina Rády, et alors que le dossier avait été classé sans suite à quatre reprises, la justice a donc décidé de se pencher à nouveau sur les circonstances de son décès. La raison de ce revirement a été donnée par le procureur de la République de Bordeaux lui-même.
Dans un communiqué, il explique que sa décision a été motivée par le visionnage du documentaire en trois parties Le cas Cantat, diffusé sur Netflix depuis le mois de mars. Selon le procureur, ce film contient "plusieurs affirmations et témoignages ne figurant pas" dans les précédents dossiers d'enquête, justifiant de nouvelles investigations.
Enquête pour "violences volontaires"
La nouvelle enquête a été ouverte pour "violences volontaires par conjoint". Pour rappel, Krisztina Rády s'est suicidée par pendaison à son domicile en janvier 2010. Bertrand Cantat, dont elle était séparée mais pas divorcée, dormait dans la maison au moment des faits.
Avant de mourir, elle avait laissé une lettre et un message vocal à ses parents, dans lesquels elle décrivait le chanteur comme un "dépositaire exclusif de souffrance" et parlait d'un "cauchemar". Le documentaire de Netflix a aussi mis en lumière le témoignage anonyme d'un infirmier qui corroborerait l'hypothèse de violences conjugales.
Le lourd passé de Bertrand Cantat
Cette affaire est indissociable du passé judiciaire du chanteur. En 2004, Bertrand Cantat a été condamné à huit ans de prison pour le meurtre de sa compagne de l'époque, l'actrice Marie Trintignant, décédée sous ses coups en 2003. Il a été libéré en 2007 pour bonne conduite.
C'est ce contexte qui explique la sensibilité de ce dossier et la volonté des associations de protection des femmes de faire toute la lumière sur la mort de Krisztina Rády.
On en dit quoi ?
Cette réouverture d'enquête est une démonstration spectaculaire de l'impact que peut avoir un documentaire à l'ère du streaming. Une œuvre diffusée sur une plateforme comme Netflix, vue par des millions de personnes, peut avoir des conséquences très concrètes et forcer une institution comme la justice à réexaminer un dossier clos. C'est une preuve que la pression médiatique et l'opinion publique, lorsqu'elles sont nourries par un travail journalistique solide, peuvent encore faire bouger les lignes.
C'est aussi une lueur d'espoir pour les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, qui parlent d'un "changement radical de position du parquet". Cette affaire montre que même des années après, la quête de la vérité judiciaire peut reprendre, et que la parole des victimes, même indirecte, peut finir par être entendue. Et vous, qu'un documentaire puisse pousser la justice à rouvrir une enquête, vous trouvez ça une bonne chose ?
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