La tension monte encore dans le ciel danois. Face à une multiplication de survols de drones non-identifiés au-dessus de ses aéroports et de ses bases militaires, le Danemark a pris une mesure radicale : l'interdiction temporaire de tous les vols de drones civils sur son territoire.
Une interdiction de cinq jours pour sécuriser un sommet européen
L'interdiction, qui est entrée en vigueur ce lundi et durera jusqu'à vendredi, a été décidée pour des raisons de sécurité. Elle cherche à "garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les forces armées et la police", a déclaré le ministre de la Défense, à la veille d'un important sommet de l'Union Européenne qui se tient cette semaine à Copenhague.
Cette mesure est la conséquence directe d'une semaine de chaos dans le ciel danois. On vous en a parlé, depuis le début de la semaine dernière, des drones d'origine inconnue ont été repérés à de multiples reprises, provoquant la fermeture temporaire de plusieurs aéroports, dont celui de la capitale, Copenhague, et perturbant le voyage de dizaines de milliers de passagers. Les dernières observations ont eu lieu ce week-end, au-dessus de plusieurs installations militaires.
Des "attaques hybrides" qui pointent vers la Russie
Pour le gouvernement danois, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une opération coordonnée. La Première ministre, Mette Frederiksen, a dénoncé des "attaques hybrides" et a pointé du doigt la Russie, "le principal pays qui représente une menace pour la sécurité de l'Europe". Le Kremlin, de son côté, a fermement démenti toute implication, comme toujours.
En réponse à ces incidents, l'OTAN a annoncé un renforcement de ses mesures de défense dans la région de la mer Baltique. L'Allemagne et la Suède ont également promis de fournir au Danemark des systèmes de détection et de neutralisation de drones.
On en dit quoi ?
Ces survols de drones sont une nouvelle illustration de la "guerre hybride" que mènent certains États. L'objectif n'est pas de détruire, mais de déstabiliser, de semer la confusion et de créer un climat de peur et d'incertitude au sein d'un pays membre de l'OTAN.
Cette tactique de harcèlement, difficile à contrer et à attribuer formellement, est particulièrement efficace pour déstabiliser un pays sans avoir à engager une action militaire directe. Le Danemark, en interdisant tous les drones civils, a fait le choix de la prudence maximale, mais cette mesure montre aussi la difficulté pour les États de faire face à cette nouvelle forme de menace.