Actualité

Divers

Des drones non-identifiés sèment toujours la pagaille dans le ciel danois

Par Vincent Lautier - Publié le

Le Danemark est en état d'alerte. Depuis le début de la semaine, une vague de survols de drones non-identifiés a provoqué la fermeture à répétition de plusieurs aéroports du pays, dont celui de la capitale, Copenhague. Le gouvernement dénonce des "attaques hybrides" et les soupçons se tournent vers la Russie.

Visuel : BBC
Visuel : BBC


Une "menace systématique"



Tout a commencé lundi soir, lorsque des drones ont forcé la fermeture des aéroports de Copenhague et d'Oslo, en Norvège voisine. Depuis, les incidents se sont multipliés, avec des survols quasi-quotidiens au-dessus d'autres aéroports civils et militaires danois, comme celui d'Aalborg, qui a dû fermer son espace aérien plusieurs nuits de suite.

Pour les autorités danoises, il ne s'agit pas d'amateurs. Le ministre de la Défense a évoqué une "menace systématique" menée par un "acteur professionnel". La Première ministre, Mette Frederiksen, a qualifié ces actions "d'attaques hybrides" visant à "semer la peur et la division". Si Copenhague n'a pas officiellement désigné de coupable, tous les regards sont tournés vers la Russie.

Aéroport d'Aalborg
Aéroport d'Aalborg


Des drones qui ne viennent pas du commerce



Il faut bien comprendre que les engins qui survolent le Danemark n'ont rien à voir avec les drones de loisir que l'on trouve dans le commerce. Il ne s'agit pas de DJI Mavic pilotés par des amateurs à quelques kilomètres de distance.

Les experts s'accordent à dire qu'il s'agit de drones de surveillance de type militaire ou professionnel. Ces appareils ont une autonomie de plusieurs heures et un rayon d'action qui peut atteindre des dizaines, voire des centaines de kilomètres. Surtout, ils utilisent des liaisons de communication cryptées et résistantes au brouillage, ce qui les rend très difficiles à intercepter ou à neutraliser avec les moyens de défense anti-drones classiques. Ils peuvent également voler de manière autonome en suivant un plan de vol pré-programmé.

Visuel : France24
Visuel : France24


La piste des navires russes



Alors, d'où décollent ces drones ? La piste la plus sérieuse, étudiée par les enquêteurs, est celle d'un lancement depuis des navires en mer Baltique. Des analystes ont d'ailleurs repéré plusieurs navires aux "trajectoires suspectes" et ayant des liens avec la Russie, qui se trouvaient à proximité des aéroports au moment des faits.

On en dit quoi ?



C'est une illustration de cette nouvelle forme de guerre "hybride". L'objectif n'est pas de détruire, mais de déstabiliser, de semer la peur et de tester les défenses et réactions d'un pays membre de l'OTAN. C'est une tactique de harcèlement très difficile à contrer, qui montre aussi la vulnérabilité de nos infrastructures critiques face à cette nouvelle menace.