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L'Albanie nomme une intelligence artificielle comme "ministre" pour lutter contre la corruption

Par Vincent Lautier - Publié le

C'est une première mondiale quelque peu insolite. Le Premier ministre albanais, Edi Rama, a annoncé la semaine dernière la nomination d'une intelligence artificielle au sein de son gouvernement. Son nom : Diella. Sa mission : gérer tous les appels d'offres publics pour éradiquer la corruption.

L'Albanie nomme une intelligence artificielle comme "ministre" pour lutter contre la corruption


Diella, la "ministre" virtuelle



Ne cherchez pas son bureau au sein du gouvernement à Tirana. Diella est une entité 100% virtuelle. Il s'agit en fait de l'assistante IA, représentée par un avatar en costume traditionnel, qui officie déjà sur le portail des services publics "e-Albania". Elle vient d'être symboliquement "promue" au rang de membre du cabinet.

Son rôle sera de superviser l'intégralité du processus des marchés publics. "Les décisions sur les appels d'offres seront retirées des ministères" et confiées à Diella, a expliqué Edi Rama, afin de rendre la procédure "100% incorruptible" et "100% lisible".

Edi Rama
Edi Rama


Un coup de com' pour un vrai problème



Cette nomination est avant tout, bien sûr, un acte politique fort. L'Albanie est minée par une corruption endémique, ce qui constitue le principal frein à sa candidature pour rejoindre l'Union Européenne. En confiant cette tâche sensible à une IA, le Premier ministre envoie un message très moderne à ses citoyens, mais aussi et surtout à Bruxelles, pour montrer sa détermination à lutter contre ce fléau.

L'annonce est cependant très symbolique, car la constitution albanaise ne permet pas de nommer un ministre non-humain. L'opposition a d'ailleurs qualifié l'initiative de "ridicule" et "d'inconstitutionnelle".

L'Albanie nomme une intelligence artificielle comme "ministre" pour lutter contre la corruption


Entre scepticisme et espoir



La nouvelle a été accueillie avec un mélange de curiosité et de scepticisme. Si les experts reconnaissent que l'IA, si elle est bien programmée, peut être un outil efficace pour augmenter la transparence, de nombreux citoyens sont quand même un peu cyniques devant cette annonce. "Même Diella sera corrompue en Albanie", pouvait-on lire sur les réseaux sociaux.

On en dit quoi ?



C'est un coup de communication politique. En nommant une IA "ministre", Edi Rama s'offre une visibilité mondiale et se positionne comme un leader innovant et engagé contre la corruption, un message directement adressé à l'Union Européenne.

Au-delà du buzz, l'idée n'est pas si bête. L'un des principaux avantages d'un algorithme, c'est qu'il est, par nature, insensible aux pots-de-vin et au favoritisme. Si le système est bien conçu et transparent, il pourrait effectivement rendre le processus d'appels d'offres bien plus juste. Le vrai défi sera de s'assurer que l'IA elle-même ne puisse pas être manipulée par ceux qui la programment, et ça, c’est loin d’être gagné. Et vous, une IA pour gérer l'argent public, vous trouvez que c'est une bonne idée ? Ca répondrait peut-être à pas mal de problèmes par chez nous non ? Vu qu’on est pas fichus de garder des ministres plus de 3 jours.

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