Le torchon continue de brûler entre Pavel Durov et la France. Le fondateur de Telegram a accusé les services de renseignement français d'avoir tenté de le faire chanter pour qu'il censure des chaînes moldaves avant les élections. Une nouvelle sortie médiatique qui ressemble trait pour trait à celle qu'il avait faite en mai dernier concernant la Roumanie.
"Aidez-nous à censurer, on vous aidera avec la justice"
Dans une longue publication sur X, Pavel Durov, qui est mis en examen en France pour complicité d'activités criminelles, raconte sa version des faits. Il affirme qu'il y a un an, alors qu'il était à Paris, il aurait été contacté par un "intermédiaire" des services de renseignement français.
Ces derniers lui auraient demandé de "censurer certaines chaînes Telegram" pour le compte du gouvernement moldave, en amont des élections. En échange de sa coopération, l'intermédiaire lui aurait promis que les services français "diraient du bien de lui" au juge en charge de son dossier.
Pavel Durov affirme avoir refusé ce marché, qu'il qualifie de "tentative d'ingérence dans le processus judiciaire" et d'exploitation de sa situation légale. Il précise que Telegram a bien supprimé quelques chaînes qui violaient les règles de la plateforme, mais a refusé de toucher à celles qui étaient jugées "légitimes", mais politiquement critiques envers les gouvernements français et moldave.
La France dément avec ironie
La réponse du Quai d'Orsay ne s'est pas fait attendre. Sur son compte de riposte, "French Response", le ministère des Affaires étrangères a simplement publié une capture d'écran des accusations de Durov, avec ce commentaire laconique :
« Pavel Durov aime porter des accusations pendant que les élections sont en cours. Après la Roumanie, la Moldavie. »
French Response sur X
Cette réponse fait référence à l'épisode de mai dernier, où Pavel Durov avait déjà accusé la France, le jour de l'élection présidentielle roumaine, d'avoir voulu lui faire censurer des "voix conservatrices". Des allégations qui avaient déjà été démenties par Paris.
On en dit quoi ?
C'est un nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose Pavel Durov à la justice française depuis son arrestation en août 2024. Le timing de ses "révélations", qui coïncide à chaque fois, comme par hasard, avec un scrutin important en Europe de l'Est, interroge sur ses motivations réelles.
En se posant en victime de la "censure" française et en défenseur de la liberté d'expression, Pavel Durov cherche à la fois à se défendre sur le plan judiciaire et à se construire une image de martyr politique. Une stratégie de communication qui s'inscrit dans un contexte de guerre de l'information où toutes les accusations sont permises. Et vous, vous pensez que les accusations de Pavel Durov sont crédibles ?
