Test du Netgear Nighthawk M7 Pro, le routeur 5G WiFi 7 compact à l’épreuve du quotidien

J’ai testé le Netgear Nighthawk M7 Pro pendant plusieurs semaines avec une multi‑SIM Orange. Télétravail dans le train, déplacement pro, déménagement sans fibre : ce routeur 5G / WiFi 7 haut de gamme a été mis à rude épreuve par mes soins. Voici mon retour complet sur ce routeur mobile très ambitieux, mais pas sans compromis.

Un test dans les conditions réelles d’usage

Je suis un habitué de ce type de produit depuis des années, et pour cause, je passe ma vie à me déplacer, que ce soit en train, en voiture ou à l’étranger. Et mon besoin de connexion Internet est clairement constant.

J’ai donc décidé de glisser dans mon sac le Netgear Nighthawk M7 Pro, couplé à une multi‑SIM d’Orange, pour voir s’il pouvait remplacer à la fois un partage de connexion classique et un routeur domestique d’appoint. Ce n’est pas un simple modem 4G : l’appareil promet une connectivité 5G avec WiFi 7, jusqu’à 64 appareils connectés et une autonomie correcte. Autant dire que les attentes sont élevées. Il me fallait donc un vrai test terrain pour mesurer si, en usage pro et perso, l’expérience tenait ses promesses.

Une fiche technique qui donne le ton

Le Nighthawk M7 Pro (MR7450 dans sa version européenne) est un routeur mobile qui regroupe tout ce que Netgear sait faire en matière de connectivité. Il supporte les bandes 2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz pour le WiFi 7, et se connecte aux réseaux 5G ou 4G selon la couverture. Il propose une connectique généreuse pour un produit de cette taille, avec un port Ethernet 2,5 Gbps et un USB‑C à 10 Gbps. Sa batterie amovible de 5 040 mAh lui assure une autonomie théorique de 13 heures (on y reviendra).

Le tout tient dans un boîtier carré de 10,5 cm de côté pour un peu moins de 300 g. Sur le papier, c’est un routeur mobile très complet, capable d’assurer à la fois un usage domestique provisoire et un point d’accès solide pour les pros en déplacement. Reste à voir ce que cela donne dans la vraie vie, loin des bancs d’essai en laboratoire.

Première prise en main : configuration simple, options avancées

À l’allumage, l’interface tactile s’affiche rapidement. Elle permet de suivre l’état de la connexion, de gérer les réseaux WiFi et de consulter les débits en temps réel. L’installation est rapide : on insère la carte SIM, on configure éventuellement un mot de passe personnalisé, et le routeur se connecte automatiquement au réseau mobile.

La navigation dans les menus est simple, même si certaines options ne sont accessibles que via l’interface web, comme le changement de nom du Wi-Fi. On y retrouve les réglages de bande de fréquence, le type de réseau préféré, la gestion des appareils connectés ou encore les alertes de consommation.

Dans mon cas, le passage en 5G a été automatique, sans aucune manipulation. J’ai aussi remarqué que certaines fonctionnalités liées à la bande 6 GHz n’étaient disponibles que lorsque le routeur était branché au secteur, probablement pour limiter la consommation en mode batterie. Rien de bloquant, mais c’est un point à noter pour ceux qui comptent l’utiliser uniquement sur batterie.

En déplacement : le train, terrain d’épreuve parfait

Dans le train, j’ai utilisé le Nighthawk M7 Pro pendant plusieurs trajets de trois à quatre heures. Posé sur une tablette ou dans une sacoche à proximité, il s’est connecté sans souci au réseau 5G, offrant une qualité de service nettement supérieure à celle d’un smartphone en partage de connexion. Les débits ont oscillé entre 100 et 300 Mb/s selon les zones traversées, parfois davantage en milieu urbain. Même dans les zones moins bien couvertes, la bascule automatique vers la 4G a permis de maintenir une connexion stable, suffisante pour travailler.

Le WiFi est resté fluide et constant pour deux à trois appareils connectés simultanément. Seule limite : l’autonomie. Lorsqu’il n’était pas branché, la batterie fondait assez vite, surtout dans les zones mal couvertes où le routeur cherche constamment du réseau. Il m’a fallu le recharger via USB‑C dans le train pour éviter qu’il ne s’éteigne avant l’arrivée.

Notons que ces bonnes performances et surtout la stabilité sont aussi liées à Orange, qui a mis en place de nombreuses antennes sur certains parcours comme sur le Montpellier > Paris, ce qui aide forcément. Si vous êtes chez Free, cela risque par exemple d’être un peu plus compliqué.

En télétravail mobile : coworking, cafés, bureaux temporaires

En extérieur, le Nighthawk M7 Pro remplace sans difficulté le WiFi souvent instable ou saturé des lieux publics. Installé sur une table ou un bureau de coworking, il permet de créer un réseau personnel, sécurisé et rapide.

Difficile de donner un avis sur les performances du WiFi 7, de la bande 6 GHz et de la 5G, car les performances vers Internet restent très dépendantes de la qualité du réseau mobile. Dans un environnement stable, j’ai atteint sans souci 500 à 900 Mb/s, de quoi travailler confortablement, faire des réunions en visio sans coupure, transférer des fichiers lourds ou streamer des contenus haute définition. La stabilité générale est supérieure, à mon avis, à celle d’un partage de connexion classique, surtout avec plusieurs appareils connectés. C’est aussi plus rassurant en termes de sécurité, en particulier lorsqu’on accède à des services pros sensibles.

En solution temporaire à domicile : une vraie alternative à la fibre

Pendant mon dernier déménagement, j’ai utilisé le routeur comme unique connexion Internet, dans un appartement en attente d’installation de la fibre. En branchant le M7 Pro sur secteur et en plaçant l’appareil près d’une fenêtre, j’ai pu alimenter plusieurs appareils du quotidien : ordinateur, téléviseur connecté, smartphone, voire parfois mon NAS. En ajoutant une antenne externe (via les ports TS-9), on peut aussi améliorer la réception à l’intérieur, surtout dans les pièces éloignées.

Dans tous les cas, le débit est resté correct dans mon logement, autour de 200 à 300 Mb/s en réception et 40 à 80 Mb/s en émission. La stabilité a permis de travailler normalement, même en vidéo ou en upload de fichiers lourds. Bien sûr, ce n’est pas la régularité d’une fibre optique, mais pour une période de transition ou une résidence secondaire, cela remplit parfaitement sa fonction.

Des performances solides, mais variables selon le réseau

Les débits obtenus avec le Nighthawk M7 Pro varient beaucoup selon la couverture 5G disponible, l’environnement immédiat et l’opérateur. En zone urbaine dense, j’ai souvent dépassé les 500 Mb/s, avec des pointes à plus de 800 dans des conditions idéales. En périphérie ou en intérieur, les performances chutaient parfois autour de 100 à 150 Mb/s, ce qui reste suffisant pour la plupart des usages. D'une manière générale, les débits sont toujours un peu en dessous des débits obtenus en direct avec un iPhone 16 Pro Max ou iPhone Air, mais rien de problématique à l'usage.

Dans le train, les vitesses fluctuent mais restent largement exploitables. Là où le produit se démarque d’un smartphone, c’est sur la stabilité du WiFi, la portée du signal et la capacité à gérer plusieurs appareils sans engorgement. Les promesses de débits à plus de 5 Gbps restent quand même très théoriques : en pratique, on reste limité par les capacités du réseau mobile français, et par la charge sur les antennes relais.

Autonomie : correcte mais dépendante du contexte

L’autonomie annoncée de 13 heures est atteignable uniquement en usage modéré, avec un bon signal et peu d’appareils connectés. Dans mes scénarios réels, j’ai plutôt constaté entre 7 et 10 heures en moyenne, voire moins dans les zones mal couvertes où le routeur sollicite beaucoup son modem 5G.

Heureusement, il est possible de le brancher facilement sur secteur ou sur une batterie externe via USB‑C. L’avantage d’une batterie amovible n’est pas négligeable : on peut envisager d’en avoir une deuxième si on doit l’utiliser toute la journée en mobilité.

J’ai aussi remarqué que certaines fonctions avancées (comme la bande 6 GHz ou l’agrégation multi-bandes) pouvaient se désactiver automatiquement pour économiser l’énergie quand l’appareil n’est pas branché, ce qui explique parfois une baisse des performances. Une des grandes forces du produit reste quand même de ne pas utiliser la batterie de votre iPhone en partage de connexion. Vous pouvez même, si besoin, recharger votre téléphone avec la batterie du routeur portable, ce qui peut dépanner.

Un appareil haut de gamme, mais pas sans compromis

Malgré ses qualités, le Nighthawk M7 Pro n’est pas exempt de défauts. D’abord, son prix élevé le réserve clairement à un public très avancé. Comptez autour de 1 000 € pour l’acquérir nu, hors abonnement (dans mon cas, je paie 10 € par mois pour la Multi-SIM associée à mon abonnement Orange 180 Go). Ce n’est pas un produit grand public, mais un outil destiné à ceux qui ont des besoins spécifiques : professionnels en déplacement, utilisateurs réguliers en zones non couvertes, ou télétravailleurs exigeants.

J’ai également noté une petite difficulté lorsqu’on change de carte SIM : à chaque changement, j’ai été obligé de réinitialiser l’appareil pour qu’il arrive enfin à se connecter. Rien de dramatique, mais si vous avez l’habitude de changer régulièrement de réseau, c’est à prendre en compte.

Autre curiosité, cet appareil n'est pas compatible avec l'application officielle Netgear Mobile qui gère ce type d'appareils pour la marque, si vous voulez bidouiller l'appareil, il vous faudra le faire via l'interface Web. Rien de gênant, mais c'est un peu plus contraignant pour des utilisateurs moins avancés.