Après avoir imposé progressivement la prise USB-C sur les smartphones, tablettes et bientôt les ordinateurs portables, l’Union européenne poursuit sa stratégie de simplification et de réduction des déchets électroniques. Publié le 24 novembre au Journal officiel de l’UE, un nouveau règlement européen impose désormais que de nombreuses catégories de chargeurs adoptent obligatoirement la prise USB-C d’ici fin 2028.
Une harmonisation qui continue
Depuis décembre 2024, tous les smartphones et tablettes vendus dans l’UE doivent être équipés d’un port USB-C — une obligation qui a notamment contraint Apple à abandonner le Lightning. En avril 2026, n'oublions pas que cela sera au tour des ordinateurs portables.
Désormais, la Commission européenne s’attaque à l’accessoire indispensable : le chargeur secteur lui-même. Le but est de supprimer les formats propriétaires, éviter les incompatibilités, réduire les achats superflus et mieux encadrer les puissances de charge.
Ce nouveau règlement impose que les chargeurs destinés à un ensemble élargi d’appareils — dont les smartphones, tablettes, écouteurs, casques, consoles portables, enceintes, appareils photo ou encore GPS — soient équipés d’un port USB-C à partir de fin 2028.
Pourquoi cette nouvelle obligation ?
La Commission justifie cette mesure par deux objectifs, à commencer par réduire les déchets électroniques. Actuellement, les Européens accumulent chargeurs et câbles inutiles, souvent incompatibles d’un appareil à l’autre. Selon l’UE, près de 11 000 tonnes de chargeurs sont jetées chaque année, et 38 % des utilisateurs disent avoir été confrontés à des problèmes de compatibilité.
Le second but est de simplifier la vie des consommateurs pour en finir avec les tiroirs remplis de chargeurs différents pour chaque appareil. Avec un standard commun et en théorie, un seul chargeur pourra alimenter la majorité des objets du quotidien, les achats en double ou non nécessaires seront limités, et le fonctionnement des chargeurs rapides sera mieux encadré, grâce à des règles communes de puissance et de protocole.
Vers un standard universel… mais pas encore mondial
Si l’Europe se positionne depuis des années comme le moteur de l’harmonisation USB-C, le reste du monde n’avance pas au même rythme. Aux États-Unis, aucune législation comparable n’est encore prévue. En Asie, certains fabricants maintiennent encore des formats propriétaires pour conserver un avantage commercial. L’UE espère que l’effet de masse finira toutefois par imposer de facto l’USB-C comme norme mondiale — comme elle l’avait déjà fait avec la norme GSM dans les années 90.
Quel impact pour les fabricants ? Ce nouveau calendrier laisse quatre ans aux industriels pour ajuster leurs gammes de chargeurs. Pour la plupart des marques Android, majoritairement équipées en USB-C depuis longtemps, l’impact sera minime. Pour d’autres fabricants d’accessoires, notamment ceux misant encore sur des connectiques propriétaires ou non standardisées, l’adaptation pourrait être plus complexe — voire entraîner la disparition de certains produits du catalogue.
L’Europe avance méthodiquement vers un univers de recharge uniforme, pensé à la fois pour le consommateur et pour l’environnement. Bruxelles étudie déjà d’autres pistes, comme l’harmonisation des standards de charge rapide, l’obligation d’une meilleure réparabilité, et la réduction encore plus forte de l’empreinte carbone des accessoires électroniques. D’ici fin 2028, l’USB-C devrait donc devenir le connecteur universel des chargeurs dans toute l’Union européenne.