Désormais, les nouvelles maisons en Angleterre devront être équipées de panneaux solaires, conformément à la norme « Future Homes ». Le gouvernement britannique souhaite réduire les factures d’énergie et verdir un secteur résidentiel en pleine expansion. Cette obligation marque un véritable tournant réglementaire.
Des panneaux solaires obligatoires sur les toits anglais dès 2025
L’Angleterre s’apprête donc à franchir une nouvelle étape dans sa politique énergétique : à l’automne 2025, l’installation de panneaux photovoltaïques deviendra obligatoire pour la quasi-totalité des nouvelles maisons. Cette exigence, confirmée par le ministre de l’Énergie Ed Miliband, s’inscrit dans le cadre de la norme Future Homes. Elle vise à réduire les émissions et les factures d’énergie en misant sur une source locale et renouvelable. Seuls quelques cas spécifiques, où les panneaux n’apporteraient aucun gain significatif, pourront y déroger.
Un choix politique et industriel assumé
L’association Solar Energy UK estime que cette mesure concernera environ 90 % des nouvelles constructions, ce qu’elle considère comme une avancée décisive pour l’industrie solaire britannique. Selon les données gouvernementales, un foyer moyen pourrait économiser jusqu’à 530 livres (environ 630 euros) par an grâce à l’énergie solaire, un argument de poids face à l’inflation énergétique. Cette orientation marque aussi une rupture assumée avec la logique des subventions temporaires : le solaire devient ici la norme, et non plus une option.
Accélération des constructions et double contrainte
Le gouvernement ambitionne de construire 1,5 million de logements d’ici 2029. Combinée à cette obligation photovoltaïque, cette dynamique pourrait doper la capacité installée sur les toitures. Attention toutefois : le Bureau de la responsabilité budgétaire reste prudent quant à la faisabilité de cet objectif. Les réformes du droit de l’urbanisme pourraient néanmoins permettre d’atteindre des niveaux de construction inédits depuis les années 1980. En parallèle, les nouvelles maisons devront intégrer un chauffage bas carbone (pompes à chaleur en tête) et respecter des critères renforcés d’efficacité énergétique.
Une approche critiquée
Si certains dénoncent une écologie « punitive » et soulignent l’ensoleillement relatif du Royaume-Uni, la mesure s’inscrit dans une volonté politique de verdir l’habitat sans recourir à des mégastructures parfois contestées, comme des centrales. L’accent est mis sur des solutions localisées, en toiture, qui ne grignotent ni les paysages ni les terres agricoles. Pour ses partisans, cette obligation représente une « révolution des toits » plus qu’une contrainte bureaucratique. Le choix du gouvernement de miser sur des technologies accessibles plutôt que sur de grands projets centralisés pourrait servir de modèle — ou de contre-exemple — selon les résultats à venir.
Qu’en pensez-vous ?
Sans être spécialiste de la question, il y a quelque chose d’un peu excitant et réjouissant à imaginer que tous les nouveaux foyers pourraient produire une partie de leur électricité. Mais l’impact sur le coût de fabrication et d’acquisition d’un logement ne risque-t-il pas d’être problématique ? Et qu’en est-il de l’entretien ? Si l’idée est de poser des panneaux sur toutes les maisons pour qu’ils ne soient plus fonctionnels quelques années plus tard, faute d’entretien, parce qu’imposés à des gens qui n’y voient pas d’intérêt, cela ne servira à rien. Pensez-vous qu’une telle mesure serait transposable en France ?