Sony a annoncé lors de son State of Play une nouvelle PS5 Digital Edition 25% moins chère au Japon. Lancée à 55 000 yens, cette console sera hélas exclusivement en japonais et verrouillée à la région, une première depuis la PS2.
Une baisse de prix ciblée
Sony a profité de son événement State of Play dédié au Japon pour annoncer une nouvelle déclinaison matérielle. Il s'agit d'une PlayStation 5 Digital Edition dotée de 825 Go de stockage, qui sera commercialisée dès le 21 novembre prochain. Son argument principal est tarifaire : elle sera proposée à 55 000 yens, soit environ 350 euros. C'est une baisse significative de près de 25% par rapport au prix actuel de la PS5 Digitale standard sur l'archipel, qui flirte avec les 73 000 yens. Cette initiative vise clairement à stimuler les ventes sur le marché domestique du constructeur.
Le retour du region-locking
Cette économie substantielle s'accompagne hélas d'une contrepartie technique majeure que l'on croyait disparue. Cette nouvelle PS5 sera region-locked, ou zonée. Concrètement, la console sera verrouillée sur la langue japonaise et ne pourra fonctionner qu'avec un compte PlayStation Network japonais. C'est la première fois que Sony réintroduit un tel verrouillage sur une console de salon depuis la PlayStation 2, il y a près de vingt ans. Cette mesure radicale vise sans doute à empêcher l'exportation massive de ces modèles à bas prix vers d'autres marchés et à décourager le marché gris.
Une réponse locale
Cette décision s'inscrit dans un contexte économique et concurrentiel tendu. D'une part, Sony répond à l'inflation élevée au Japon et à la dépréciation du yen, qui rendaient la console de moins en moins accessible pour les consommateurs locaux. D'autre part, il s'agit d'une réplique directe à Nintendo, qui a lui-même lancé avec succès un modèle de Switch 2 moins cher et réservé au Japon plus tôt cette année. Ce mouvement contraste quand même pas mal avec la stratégie globale de Sony, qui a augmenté les prix de la PS5 aux États-Unis et en Europe au cours de l'année, en invoquant les taxes douanières et un environnement économique difficile.
On en dit quoi ?
Cette annonce est un mouvement de pragmatisme économique de la part de Sony. L'entreprise sacrifie l'uniformité globale de son produit pour s'adapter agressivement à une réalité locale. Si c'est une bonne nouvelle pour les joueurs japonais qui peinaient face à l'inflation, c'est un signal plutôt négatif pour le reste du monde. Cela confirme non seulement que les prix élevés de la PS5 sont là pour durer chez nous, mais cela marque aussi le retour du zonage. Cette pratique, que l'on pensait définitivement enterrée, est une vraie régression pour le consommateur et complique la vie des importateurs et des expatriés. C’est stratégiquement malin pour Sony, mais c’est surtout un vrai retour en arrière pour l'industrie.
