Il aura fallu six jours à Ubisoft pour sortir de son mutisme, après avoir brutalement repoussé la publication de ses résultats semestriels… et demandé dans la foulée la suspension immédiate de sa cotation en Bourse. Cette décision rarissime continue d’interroger aussi bien les marchés que les salariés.
Ce mercredi, l’éditeur de Assassin’s Creed a finalement envoyé un court communiqué indiquant que ses comptes seront publiés au plus tard vendredi 21 novembre avant l’ouverture des marchés et que la cotation reprendra au même moment.
Une suspension qui interroge
Jeudi dernier, quelques minutes avant l’heure prévue de publication de ses résultats, Ubisoft avait créé la stupeur en repoussant sa communication financière et en gelant immédiatement la cotation de ses actions et obligations. Ce geste est extrêmement inhabituel dans l’industrie et la suspension n’a été accompagnée d’aucune raison précise, ce qui a alimenté interrogations et spéculations.
On ne pouvait pas faire plus opaque dans un contexte où l’entreprise est sous pression financière. Et pour l’heure, Ubisoft n’a toujours pas expliqué la raison de ce report de dernière minute.
Un contexte financier déjà extrêmement tendu
La situation n’est pas anodine. La capitalisation boursière d’Ubisoft est tombée à moins d’un milliard d’euros, son plus bas niveau depuis 2013. Les échecs commerciaux successifs et les reports en chaîne ont fragilisé la confiance des investisseurs. Le groupe a engagé depuis 2023 plusieurs plans de réduction de coûts, sans parvenir à redresser son cours.
Dans un mail adressé aux salariés (d'après Les Echos), le directeur financier Frédérick Duguet a tenté d’apaiser les inquiétudes. Ubisoft évoque un délai supplémentaire pour finaliser la clôture du semestre. La suspension viserait uniquement à éviter une spéculation inutile et une volatilité excessive du titre.
Et la suite ?
La reprise de cotation d’ici vendredi devrait ramener Ubisoft à une forme de normalité. Mais cette semaine de silence reste un signal inquiétant pour une entreprise en quête de redressement. Les investisseurs attendent désormais : des explications précises sur ce décalage inédit, un état clair des finances de l’entreprise, et peut-être des indications sur les prochains mois, entre restructuration, éventuelles cessions d’actifs ou retour à la profitabilité. Il est certain que lesrésultats seront scrutés de très près dans deux jours !