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OpenAI veut légaliser le vol de données pour entrainer l'IA

Par Laurence - Publié le

OpenAI ne semble pas prêt à lever le pied dans sa course à l’intelligence artificielle, et ce, quitte à bousculer les lois sur le droit d’auteur. Selon une récente proposition soumise au gouvernement américain, la startup plaide pour une forme d’immunité juridique, lui permettant de s’entraîner librement sur des données protégées par les droits d’auteur...

OpenAI USA droits d'auteur
©Mac4Ever 2025


Un plaidoyer pour le “vol” de données au nom de la suprématie technologique



Dans ce document, OpenAI explique que son objectif ultime -atteindre l’AGI, soit l'intelligence artificielle générale- ne pourra pas être atteint si elle reste contrainte par les lois actuelles. Selon elle, des pays comme la Chine profitent déjà d’une forme d’arbitrage du droit d’auteur en exploitant massivement les données pour former leurs IA, sans tenir compte des restrictions imposées par les démocraties occidentales.

La solution proposée est alors toute simple : obtenir un accord avec le gouvernement fédéral qui permettrait à OpenAI et à d’autres entreprises d’IA de s’affranchir des lois imposées au niveau des États. Ce mécanisme protégerait ainsi ces dernières, des 781 projets de loi sur l’IA déposés à travers les États-Unis.

OpenAI veut légaliser le vol de données pour entrainer l'IA


L’un des passages les plus controversés concerne le droit d’auteur. OpenAI appelle pratiquement à une suppression des restrictions qui empêchent aujourd’hui les IA de s’entraîner sur du contenu protégé. Selon elle, les titulaires de droits ne devraient pas avoir la possibilité de refuser l’utilisation de leurs données.

En guise de petite cerise sur le gâteau, la proposition suggère que les États-Unis devraient faire pression sur les pays -comme ceux de l’Union européenne- qui instaurent des régimes de protection des données, comme le fameux système d’opt-out pour les créateurs de contenus.

L’ombre de la "vilaine" Chine



Pour renforcer son argumentaire, OpenAI agite le spectre de la Chine. D'après elle, les États-Unis devraient couper l’accès à l’IA américaine pour les pays jugés non alignés avec les valeurs démocratiques. Mais cela pourrait avoir des répercussions directes sur des entreprises comme Apple, qui collabore avec Alibaba pour déployer Apple Intelligence en Chine.

Enfin, elle appelle à une interdiction totale des équipements chinois dans la chaîne d’approvisionnement des entreprises d’IA américaines, tout en demandant des incitations gouvernementales pour construire des infrastructures d’IA aux États-Unis. Elle suggère que le gouvernement américain devrait intégrer l’IA dans tous les secteurs, y compris pour des tâches classifiées liées à la sécurité nationale et au nucléaire. Bref, cette proposition, qui oscille entre quête d’innovation à outrance et réécriture des règles juridiques au profit des géants de l’IA, risque de faire couler beaucoup d’encre.