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Ah ben super, Meta va piller vos publications Facebook (et pas que) pour entraîner son IA

Par Vincent Lautier - Publié le

Meta a annoncé que les contenus publics de ses utilisateurs européens seront utilisés pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle. Les personnes concernées recevront une notification et pourront refuser via un formulaire en ligne. Sympa.

Ah ben super, Meta va piller vos publications Facebook (et pas que) pour entraîner son IA


L’IA de Meta débarque vraiment en Europe



Après plusieurs mois d’attente, Meta change finalement de stratégie en Europe. Le groupe commence à exploiter les contenus publics de ses utilisateurs pour entraîner ses outils d’intelligence artificielle. Sont concernés : les publications, commentaires, légendes et interactions avec le chatbot Meta AI sur Facebook, Instagram et Messenger. WhatsApp, les messages privés et les comptes de mineurs ne sont pas concernés, du moins pour l’instant, Dieu merci.

Cette nouveauté intervient dans un contexte réglementaire tendu, en particulier à cause du RGPD et des nouvelles lois européennes encadrant les technologies numériques. Le lancement de Meta AI avait déjà été repoussé en 2024 pour cette raison. Le groupe mise maintenant sur une base légale jugée suffisante par le Comité européen de la protection des données.

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Un formulaire pour dire non



Meta assure que chaque utilisateur européen recevra bientôt une notification expliquant la nouvelle politique de traitement des données. Dans la foulée, un lien permettra d’accéder à un formulaire pour s’opposer à l’utilisation de ses contenus publics à des fins d’entraînement.

Le groupe précise que ce formulaire sera facile à trouver et à remplir. Il promet aussi de respecter les demandes d’opposition, y compris celles déjà envoyées. Attention, on vous le redit : seuls les contenus rendus publics seront utilisés, pas les messages privés ni les contenus des comptes de mineurs.

Un précédent qui fait grincer des dents



Cette décision marque un revirement pour Meta, qui avait jusqu’ici évité de toucher aux données européennes pour l’entraînement de ses IA. Ce changement intervient alors que d’autres acteurs comme Google et X sont aussi dans le viseur des régulateurs pour des pratiques similaires.

L’association NOYB, spécialisée dans la défense des données personnelles, a déjà déposé des plaintes dans 11 pays. Elle accuse Meta d’imposer aux utilisateurs une procédure de refus peu claire et peu accessible. Une enquête a d’ailleurs été ouverte par l’autorité irlandaise de protection des données.

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Une pratique déjà banalisée ailleurs



Pour justifier sa décision, Meta rappelle que l’entraînement des IA nécessite des « données variées » pour mieux comprendre les comportements et contextes culturels locaux. Et que cette méthode est déjà utilisée dans d’autres régions du monde, en particulier aux États-Unis.

En attendant, si vous n’avez pas envie que vos anciens posts servent à améliorer une IA, il faudra cliquer sur le bon lien quand la notif tombera.