Actualité

IA

Pas de panique messieurs, ce sont vos femmes qui vont perdre leurs jobs à cause de l’IA, pas vous

Par Vincent Lautier - Publié le

Selon un rapport de l’ONU, les emplois féminins sont bien plus menacés par l’automatisation liée à l’IA générative. Jusqu’à 9,6 % des postes occupés par des femmes dans les pays riches pourraient disparaître, contre 3,5 % pour les hommes. Une alerte sur fond d’inégalités déjà bien présentes, et c’est peu dire.

Pas de panique messieurs, ce sont vos femmes qui vont perdre leurs jobs à cause de l’IA, pas vous


Les femmes, premières impactées par l'automatisation de l’IA



L’Organisation internationale du travail a publié un rapport inquiétant sur les effets de l’intelligence artificielle générative dans le monde du travail. Selon cette étude réalisée avec l’Institut national de recherche polonais, l’automatisation des tâches liées à l’IA ne touche pas tout le monde de manière équitable. Les femmes, en particulier dans les pays à hauts revenus, sont exposées à un risque trois fois supérieur à celui des hommes. Dans le détail, 9,6 % des emplois féminins pourraient être profondément transformés ou supprimés, contre seulement 3,5 % pour leurs homologues masculins.

Pas de panique messieurs, ce sont vos femmes qui vont perdre leurs jobs à cause de l’IA, pas vous


Des secteurs plus féminisés en première ligne



L’écart s’explique en grande partie par la répartition genrée des métiers. L’étude montre que les fonctions les plus exposées à l’automatisation sont celles du support administratif, des bureaux ou du secrétariat, des postes souvent majoritairement occupés par des femmes. L’IA générative est aujourd’hui capable de traiter une grande part des tâches de saisie, de rédaction ou de gestion documentaire. À l’échelle mondiale, cela représente près d’un quart des emplois. Et dans certains pays, le chiffre monte à 34 %, ce qui laisse présager une reconfiguration massive du marché du travail.

Pas de panique messieurs, ce sont vos femmes qui vont perdre leurs jobs à cause de l’IA, pas vous


Une transition à encadrer politiquement



Les auteurs du rapport ne se contentent pas de dresser un constat alarmiste. L’objectif est d’ouvrir un débat sur les réponses politiques à apporter. Selon eux, les disparités ne sont pas une fatalité. La répartition actuelle des métiers, largement influencée par des normes sociales et des choix économiques, peut être modifiée par des politiques actives d’orientation, de reconversion ou d’investissement dans les compétences. L’étude invite aussi les gouvernements et les partenaires sociaux à anticiper la transition et à protéger les populations les plus vulnérables.

Le rapport insiste sur un point essentiel : l’automatisation n’implique pas la disparition totale des métiers, mais leur transformation. L’intervention humaine restera indispensable dans de nombreuses fonctions, même fortement assistées par l’IA. Ce sont donc les contours mêmes des rôles professionnels qui évoluent. Des secteurs comme les médias, le développement logiciel ou la finance sont aussi concernés, même si l’impact y est moins genré. L’enjeu ne se limite donc pas aux femmes, mais leur situation actuelle en fait la première ligne de cette évolution.