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Musk pousse Grok dans l'administration américaine et les conflits d’intérêts s’accumulent

Par Vincent Lautier - Publié le

L’extension de l’IA Grok, développée par xAI, dans plusieurs agences fédérales américaines alarme les experts. Des données sensibles auraient été analysées sans autorisation formelle, en pleine mission gouvernementale d’Elon Musk.

Musk pousse Grok dans l'administration américaine et les conflits d’intérêts s’accumulent


Musk impose Grok au cœur de l’appareil d’État



Selon une enquête de Reuters, l’équipe DOGE (Department of Government Efficiency), dirigée par Elon Musk dans le cadre d’une mission gouvernementale, aurait introduit l’IA Grok dans plusieurs services fédéraux, dont le Department of Homeland Security (le DHS). Le chatbot, développé par xAI (entreprise fondée par Musk), serait utilisé pour analyser des données et générer des rapports. Le problème ? Grok n’a jamais été officiellement validé pour ce type d’usage, en particulier dans un environnement aussi sensible.

Musk pousse Grok dans l'administration américaine et les conflits d’intérêts s’accumulent


Une IA maison sur des données sensibles



Les témoignages recueillis indiquent que DOGE utiliserait une version personnalisée de Grok pour interroger et trier des bases de données gouvernementales. Certains employés auraient même été incités à employer l’outil, malgré son absence d’agrément. Le DHS dément toute pression ou usage non autorisé, mais plusieurs sources internes affirment le contraire. Si les données analysées par Grok contiennent des informations confidentielles, cela pourrait contrevenir à plusieurs lois sur la sécurité et la vie privée.

Musk pousse Grok dans l'administration américaine et les conflits d’intérêts s’accumulent


Un risque de favoritisme pour xAI



Les experts en éthique publique soulignent aussi un risque important de conflit d’intérêts. Musk, en tant que créateur de Grok et patron de xAI, pourrait indirectement profiter de son rôle au sein de DOGE pour favoriser ses intérêts commerciaux. La simple utilisation de Grok dans l’administration pourrait représenter un avantage déloyal par rapport à d’autres fournisseurs d’IA comme OpenAI ou Anthropic, surtout si ces usages permettent de perfectionner l’outil à partir de données gouvernementales.

Surveillance et ligne rouge



Des informations préoccupantes circulent aussi autour d’un usage politique de l’IA : certains membres de DOGE auraient tenté de mettre en place une surveillance automatisée des courriels de fonctionnaires, à la recherche de signes de "déloyauté" envers l’administration Trump. Si confirmé, un tel dispositif enfreindrait les règles protégeant les agents publics contre les pressions partisanes. Le ministère de la Défense affirme néanmoins ne pas avoir autorisé DOGE à déployer d’outils de ce type.

Musk se retire (partiellement), mais la pression continue



Elon Musk a annoncé vouloir réduire sa présence chez DOGE à un ou deux jours par semaine, tout en maintenant les activités de son équipe. Sa position de "special government employee", limitée à 130 jours, pose encore plus de questions sur la porosité entre ses intérêts publics et privés. Les appels à une régulation plus stricte se multiplient, alors que la ligne entre le gouvernement et cette entreprise devient de plus en plus floue.