Les deux géants du divertissement poursuivent Midjourney pour violation de droits d’auteur, l’accusant de générer sans autorisation des images de personnages comme Dark Vador, Shrek ou les Minions. Une première offensive judiciaire majeure d’Hollywood contre l’IA générative.
Visuel : The Hollywood Reporter
Première salve judiciaire contre une IA générative
Hollywood a décidé de passer à l’offensive. Disney et Universal ont déposé une plainte commune contre Midjourney, l’une des IA génératives d’images les plus populaires. Au cœur du litige : l’utilisation massive et non autorisée de leurs personnages iconiques.
Selon les studios, l’outil d’IA s’appuie sur leurs œuvres protégées pour entraîner ses modèles et permettre aux utilisateurs de créer des visuels réalistes de figures comme Elsa, Spider-Man ou les Minions. Pour les plaignants, Midjourney est un « puits sans fond de plagiat » qui profite sans contrepartie du travail de leurs artistes.
Visuel : The Washington Post
Des pratiques décriées
Les studios affirment avoir envoyé plusieurs mises en demeure à Midjourney en 2024 et 2025, restées lettre morte. L’outil, accessible via un abonnement, permet de générer en quelques secondes des images à partir d’une simple commande textuelle. Son succès est fulgurant : 300 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2024, des millions d’utilisateurs.
Le problème ? Aucune mesure n’est mise en place pour empêcher la reproduction de contenus protégés. Pour Disney et Universal, ces dérives menacent l’économie même de l’industrie créative américaine.
Visuel : The Washington Post
L’argument du “fair use” remis en question
Comme d’autres acteurs de l’IA, Midjourney justifie l’utilisation d’œuvres existantes par le principe du “fair use”. Une défense fragile dans ce contexte : les images produites reprennent parfois à l’identique les personnages originaux.
Plusieurs juristes estiment que ces reproductions relèvent plus de la contrefaçon que de la transformation créative. En toile de fond, le débat plus large sur l’usage de données protégées pour entraîner des modèles d’IA continue de diviser artistes, industriels et législateurs.
Visuel : The Hollywood Reporter
Hollywood veut encadrer l’innovation, pas l’étouffer
Les studios ne rejettent pas l’IA en bloc. Ils reconnaissent son potentiel créatif, mais exigent des garde-fous. Le but de la plainte est clair : obtenir des dommages, mais surtout forcer Midjourney à intégrer des protections empêchant la reproduction illicite d’œuvres protégées.
Cette procédure pourrait devenir un précédent important pour l’ensemble du secteur. À terme, c’est la capacité des studios à maîtriser leurs catalogues face aux IA génératives qui est en jeu.
On en dit quoi ?
On comprend surtout, dans cette procédure, que les studios cherchent à la fois à obtenir de l’argent — en signant potentiellement des accords avec les outils d’IA générative — et, si le gain n’en vaut pas la chandelle, à faire interdire l’utilisation de personnages et visuels protégés, purement et simplement. L’IA bouleverse tout : le monde du travail, le monde de la création, le monde de la presse. Et ce type de procédures va forcément exploser dans les années à venir. Il sera intéressant de voir comment la justice se positionnera face à ces nouveaux usages. Qu’en pensez-vous, vous ?