A l'occasion du salon Vivatech, la ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, Clara Chappaz, a officialisé le Conseil national de l’IA et du Numérique. Cette instance est destinée à éclairer l’action publique dans un contexte de révolution technologique et de tensions géopolitiques inédites. Mais il s’agit de la reconfiguration de feu le Conseil national du numérique, avec un périmètre élargi à l’intelligence artificielle.
Une expertise pour accompagner l’action publique
Désormais, l’IA est présente dans tous les secteurs –de la santé à la sécurité en passant par l’éducation ou la culture. Aussi, il s'agit pour l'administration de pas ignorer cet acteur un peu particulier et d'offrir un espace de réflexion indépendant, pluridisciplinaire et connecté aux réalités du terrain. À l’heure où le numérique n’a jamais été aussi politique, nous nous dotons avec le CIAN d’un espace de réflexion libre, indépendante, experte et ouverte, a souligné Clara Chappaz dans le communiqué officiel.
Le CIAN sera co-présidé par deux personnalités bien connues de l’écosystème tech français : • Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’ENS, cofondatrice de la Fondation Abeona, et co-autrice du rapport sur l’IA remis en mars 2024. Elle a également représenté la France lors du Sommet pour l’action pour l’IA en février dernier. • Guillaume Poupard, ex-directeur général de l’ANSSI, désormais directeur général adjoint de Docaposte, spécialiste reconnu des questions de sécurité numérique et de souveraineté.
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Une structure allégée, qui se veut davantage connectée
Pour exécuter sa mission, le CIAN s’appuiera sur un collège de 14 membres qualifiés, des parlementaires, ainsi que des groupes de travail thématiques ouverts à des experts associés selon les sujets abordés. Il sera intégré au réseau du Haut-Commissariat à la stratégie et au plan, avec des passerelles vers d’autres institutions comme le Conseil d’analyse économique, le CESE ou encore le Comité d’éthique du numérique.
Un secrétariat général rattaché à la Direction générale des entreprises assurera la coordination opérationnelle. La liste complète des membres sera annoncée lors de la publication du décret officiel créant le CIAN et de l’arrêté de nomination.
Face aux mutations rapides des technologies et à la montée en puissance de l’IA générative, le rôle du CIAN sera aussi de favoriser un débat public exigeant et documenté. Souveraineté numérique, transparence des algorithmes, éthique de l’IA, cybersécurité, inclusion… les chantiers ne manquent pas et les taches sont nombreuses.