Le mystérieux appareil d’OpenAI et Jony Ive ne sera ni portable, ni intra-auriculaire. C'est en effet ce que dévoilent les documents judiciaires déposés dans le premier procès initié par la startup iyO contre io (Sam et Jony).
Surprise !
Alors que le nom io est actuellement au cœur d’un litige opposant OpenAI à la startup iyO,. Jusqu’ici bien mystérieux, le projet de Sam Altman et Jony Ive dans le domaine de l’intelligence artificielle semble s’éloigner à la fois des écouteurs connectés et des dispositifs portables.
Le premier produit d’io -nom de la filiale matérielle d’OpenAI dirigée par Tang Tan, ancien cadre d’Apple- ne sera ni un écouteur, ni un dispositif que l’on porte sur soi. Dans une déclaration officielle, Tang Tan affirme que l’équipe a bien exploré en profondeur le marché des écouteurs et des wearables, mais a finalement opté pour une approche différente.
Le produit, encore à l’état de prototype, est décrit comme un objet pouvant tenir dans une poche ou reposer sur un bureau, une formule déjà employée auparavant par Sam Altman, sans qu’aucune forme concrète n’ait encore été montrée. Il ne serait pas attendu avant au moins un an.
Des échanges techniques avec iyO… mais peu de suites
Les documents montrent que l’équipe d’OpenAI a rencontré Jason Rugolo, CEO de la startup iyO (soutenue par Alphabet), pour en apprendre davantage sur leur appareil intra-auriculaire, l’iyO One, et notamment sur sa technologie de scan d’oreilles en 3D pour des écouteurs personnalisés.
L’intérêt d’OpenAI semble avoir été technique et exploratoire, en particulier sur l’ergonomie. Marwan Rammah, un ancien ingénieur Apple aujourd’hui chez io, a même proposé par e-mail d’acquérir une base de données de scans auditifs auprès d’un fournisseur d’iyO, qu’il qualifie de point de départ utile en ergonomie.
Pour autant, selon Evans Hankey (ex-responsable design d’Apple, maintenant à la tête du design chez io), il n’a jamais été question de produire des écouteurs moulés sur mesure. Et malgré plusieurs relances, OpenAI aurait décliné les propositions d’investissement ou d’acquisition formulées par iyO -certaines allant jusqu’à 200 millions de dollars.
Un produit “au-delà des interfaces traditionnelles”
Dans sa propre déclaration, Sam Altman réaffirme la philosophie de cette collaboration inédite entre intelligence artificielle et design industriel : Notre intention avec cette collaboration était, et reste, de créer des produits qui vont au-delà des produits et interfaces traditionnels.
Ce positionnement laisse entendre un appareil radicalement nouveau, combinant IA générative, interaction vocale et peut-être oculaire, dans un format compact, mais non intrusif. L’objectif d’Altman et Ive semble -pour le moment- être d’imaginer l’interface matérielle idéale pour l’ère post-smartphone.
Mais tout ne se déroule pas aussi simplement que prévu, car l’usage du nom io est actuellement bloqué par une injonction temporaire obtenue par iyO, qui craint une confusion avec sa propre marque. OpenAI a d’ailleurs retiré sa vidéo promotionnelle et toute mention du projet en ligne, le temps que la justice tranche.