La France est en retard sur l'adoption de l'IA par ses entreprises. Pour y remédier, le gouvernement lance aujourd'hui le plan "Osez l'IA", une opération de 200 millions d'euros pour sensibiliser, former et financer les PME et TPE.
Le constat : le "paradoxe français" de l'IA
C'est un paradoxe que le gouvernement veut résoudre. D'un côté, la France est dans le peloton de tête mondial pour la recherche en intelligence artificielle. De l'autre, ses entreprises, en particulier les plus petites, n'utilisent pas cette technologie.
Les chiffres de BPI France sont clairs : seules 13 % des PME et 8 % des TPE ont adopté un outil d'IA. C'est deux fois moins que leurs homologues allemandes ou américaines. Pire, à peine un tiers des patrons de TPE considèrent l'IA comme un enjeu stratégique.
Sensibiliser et former : les "ambassadeurs" et l'Académie de l'IA
Le premier axe du plan "Osez l'IA", lancé ce mardi 1er juillet à Bercy, est donc de convaincre. Pour cela, le gouvernement va mobiliser 300 "ambassadeurs IA" (chefs d'entreprise, experts, personnalités) pour prêcher la bonne parole dans tous les secteurs. Des rencontres seront aussi organisées dans les Chambres de commerce et d'industrie.
En parallèle, une "Académie de l'IA" sera lancée d'ici la fin de l'année. Ce sera une plateforme en ligne gratuite proposant des formations et des tutoriels, avec l'ambition de former 15 millions de professionnels d'ici 2030.
200 millions d'euros pour aider à l'investissement
Pour aider les entreprises à sauter le pas financièrement, une enveloppe de 200 millions d'euros est prévue. Elle servira en particulier à cofinancer 5 000 "diagnostics Data-IA" pour aider les PME à identifier leurs besoins.
Un fonds de garantie bancaire sera également mis en place pour faciliter les prêts jusqu'à 500 000 euros pour des projets liés à l'IA. Enfin, 100 millions d'euros seront fléchés vers le financement de projets d'innovation de rupture.
Non rien.
On en dit quoi ?
L'intention est probablement bonne. Le constat du retard des PME françaises est réel et le gouvernement a de bonnes raisons, en particulier stratégiques, pour s'en préoccuper. Ce plan a le mérite de mettre le sujet sur la table et de proposer des outils concrets, en particulier sur la formation.
Sauf que voilà, on est face à un plan de communication très vertical, comme l'administration sait si bien les faire. Le vrai problème de fond, c'est que beaucoup de TPE/PME n'ont même pas encore fait leur transition numérique de base.
Et puis soyons clairs, l’IA n’est pas une évidence, elle pose des questions écologiques et éthiques importantes, et pose surtout question sur l’emploi, il y a de quoi ne pas se précipiter . Et puis de toutes manières, l’enveloppe de 200 millions, rapportée à l'échelle du pays, semble aussi un peu légère pour créer une véritable révolution.
