L’hémorragie continue pour l’équipe Apple Intelligence. Selon Bloomberg, c'est au tour de Bowen Zhang, chercheur clé dans le groupe des modèles fondamentaux (AFM) d’Apple, d'avoir quitté le navire amiral vendredi dernier, et ce, en direction du Superintelligence Labs de Meta.
Il s’agit du quatrième départ en seulement un mois, confirmant les difficultés d’Apple à retenir ses experts en intelligence artificielle face à la concurrence accrue des géants de la Silicon Valley. Mais aussi l'acharnement de Mark Zuckerberg qui aligne des montagnes de dollars pour débaucher un peu partout, que ce soit chez Apple ou OpenAI.
Meta recrute à prix d’or
Meta ne cache plus son ambition de dominer le secteur de l’IA avancée, quitte à débaucher à prix fort. Après Tom Gunter (spécialiste des grands modèles de langage, parti le 30 juin et confirmé au MSL le 17 juillet), Ruoming Pang (chef de l’équipe AFM, dont le recrutement coûterait 200 millions de dollars ) et Mark Lee, Bowen Zhang vient renforcer l’arsenal humain de Mark Zuckerberg. Ces recrutements successifs au sein d’une équipe Apple qui ne compte que quelques dizaines de chercheurs mettent en lumière une fragilité stratégique pour Cupertino.
Un problème structurel pour Apple
En conséquence, Apple aurait commencé à augmenter légèrement les salaires de ses chercheurs AFM, mais sans atteindre les niveaux proposés par Meta et d’autres concurrents. Les rémunérations offertes par Menlo Park, particulièrement agressives, semblent difficilement rivalisables, même pour une entreprise aux ressources colossales comme Apple.
La perte de quatre chercheurs en un mois pourrait constituer un impact significatif au niveau des connaissances et d’expertise, mais Apple s’efforce déjà de recruter de nouveaux talents pour combler les vides.
Pas encore une crise, mais un signal d’alarme
Bien que préoccupant, ce mouvement de talents n’est pas considéré comme une crise majeure. L’ensemble du secteur de l’IA fait face à une guerre de recrutement, où chaque géant tente d’attirer les meilleurs profils à coups de primes et de stock-options.
Pour Apple, la situation pose néanmoins la question de son positionnement sur l’IA générative et la superintelligence, surtout face à Meta prêt à à investir sans compter. Cupertino a certes les moyens de riposter, mais la question reste de savoir si elle choisira de le faire au même niveau de surenchère que son rival. Entre ambitions de Meta et difficultés de rétention pour Apple, la bataille autour des talents de l’IA s’annonce décisive pour la prochaine décennie technologique.