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Meta visé par une enquête en Italie pour avoir "imposé" son IA dans WhatsApp

Par Vincent Lautier - Publié le

Ah tiens ça faisait longtemps ! Un nouveau front judiciaire pour Meta en Europe. L'autorité de la concurrence italienne a annoncé aujourd'hui l'ouverture d'une enquête pour abus de position dominante. Dans le viseur : l'intégration de l'assistant "Meta AI" directement dans WhatsApp, une pratique jugée "imposée" aux utilisateurs.

Meta visé par une enquête en Italie pour avoir "imposé" son IA dans WhatsApp


Une IA "pré-installée" dans WhatsApp



Selon le gendarme italien de la concurrence (l'AGCM), le problème a commencé en mars 2025, lorsque Meta a intégré son assistant IA directement dans l'interface de WhatsApp, en particulier dans la barre de recherche.

Pour l'autorité, il s'agit d'une forme d'installation "forcée", sans le consentement préalable de l'utilisateur. Meta, en profitant de la popularité immense de sa messagerie, imposerait de fait son nouvel outil d'intelligence artificielle.

Meta visé par une enquête en Italie pour avoir "imposé" son IA dans WhatsApp


L'accusation : un "abus de position dominante"



L'argument juridique est un grand classique du droit de la concurrence. L'AGCM estime que Meta se sert de sa position dominante sur le marché de la messagerie pour s'assurer une place de choix sur le nouveau marché, très concurrentiel, des assistants IA.

Plutôt que de laisser les utilisateurs choisir l'assistant de leur choix, Meta canaliserait ses millions d'utilisateurs vers son propre service, "non pas par une concurrence basée sur le mérite, mais en imposant la disponibilité des deux services", ce qui pourrait nuire aux concurrents.

Meta visé par une enquête en Italie pour avoir "imposé" son IA dans WhatsApp


Meta se défend de "donner le choix"



Contacté par la presse, Meta a affirmé coopérer avec les autorités, mais a contesté le fond de l'accusation. Pour l'entreprise, "offrir un accès gratuit à nos fonctions d'IA dans WhatsApp donne à des millions d'Italiens le choix d'utiliser l'IA dans un endroit qu'ils connaissent déjà, en qui ils ont confiance et qu'ils comprennent".

L'affaire est prise très au sérieux : l'AGCM a déjà mené des perquisitions dans les bureaux italiens de Meta et travaille en "étroite coopération" avec la Commission européenne.

On en dit quoi ?



C'est une nouvelle illustration de la doctrine européenne en matière de concurrence, appliquée à l'ère de l'IA. Les régulateurs veulent à tout prix éviter de revivre le scénario de la "guerre des navigateurs", où Microsoft avait utilisé sa domination sur Windows pour imposer Internet Explorer. Le principe est le même : un acteur dominant sur un marché (Windows, WhatsApp) ne doit pas pouvoir s'en servir pour écraser la concurrence sur un marché naissant (les navigateurs, les assistants IA).

C’était aussi un problème quand avec Apple Music installé par défaut dans iOS, ou avec la mise en avant Apple Plans, etc. Le DMA européen a déjà forcé Apple à s'ouvrir, il est donc logique que Meta soit à son tour attaqué pour des pratiques similaires. Et vous, l'assistant IA de Meta intégré dans WhatsApp, vous l'utilisez ou vous l'ignorez ?

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