Dans cette nouvelle bataille contre l'IA (ou plutôt ses abus), Disney, Warner Bros. Discovery et Universal Pictures viennent de porter plainte contre la société chinoise MiniMax. Ces dernières l’accusent de générer avec son service Hailuo AI des vidéos et images mettant en scène des personnages protégés par le droit d’auteur — Spider-Man, Dark Vador, les Minions, ou encore Wonder Woman.
Hailuo AI ? MiniMax ? QU'est-ce donc ?
Selon la plainte déposée hier devant un tribunal fédéral de Californie, MiniMax aurait fondé son business model sur un entraînement massif des IA à partir de copies non autorisées des œuvres des studios, avant de vendre des créations dérivées incorporant ces personnages iconiques.
En effet, Hailuo AI, le service en cause, permet à ses abonnés de générer via un simple texte des vidéos ou images téléchargeables mettant en scène des personnages célèbres — y compris les marques déposées des plaignants — que ce soit pour de petits clips ou vidéos inspirés. Apparemment, MiniMax insiste sur son service comme étant un studio Hollywoodien dans votre poche.
MiniMax est valorisée à plus de 4 milliards de dollars et sert plus de 157 millions d’utilisateurs dans plus de 200 pays et régions, ce qui montre l’ampleur de ses ambitions et de sa portée internationale.
Cette attaque juridique s’inscrit dans une série de contestations similaires. En juin 2025, Disney et Universal avaient déjà assigné la start-up américaine Midjourney pour des motifs proches : usage non autorisé de leurs œuvres dans des créations générées par l’IA. Warner Bros. Discovery les a également rejoints dans des plaintes similaires.
Aux États-Unis, la question du fair use (usage équitable) est au cœur de nombreux débats : jusqu’où l’IA peut-elle s’entraîner sur des contenus soumis au droit d’auteur sans violer les protections légales ? Les tribunaux commencent à trancher, mais les décisions ne sont pas encore totalement uniformes.
Les studios entendent notamment obtenir une injonction pour que MiniMax cesse toute utilisation non autorisée de leurs personnages, récupérer les bénéfices générés par ces violations, et imposer des sanctions légales comme les dommages et intérêts maximaux. Si la justice leur donne raison, l’affaire pourrait devenir un précédent marquant : cela pourrait redéfinir les obligations des plateformes d’IA à mettre en place des garde-fous, des mesures de filtrage ou de détection avant de produire du contenu lié à des œuvres protégées. Cela pourrait aussi ralentir certaines promotions agressives de produits visuels ou vidéos générés par l’IA utilisant des propriétés intellectuelles tierces.
Notre avis ?
Cette action en justice montre que le dilemme entre innovation IA et protection du droit d’auteur est loin d’être réglé. D’un côté, MiniMax illustre la puissance et la promesse économique des IA génératives ; de l’autre, les studios rappellent que leurs créations — souvent fruits d’années de travail — ne peuvent pas être traitées comme du domaine public ou être exploitées sans autorisation.
À l’intersection de la tech et de la culture, cette affaire pourrait imposer de nouveaux standards : transparence dans la formation des modèles, licences plus claires, responsabilisation des plateformes. Car si l’IA ouvre des possibles énormes, elle doit aussi répondre à un impératif : respecter ceux qui créent.