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Mistral AI dément un éventuel exil en Suisse

Par Laurence - Publié le

La rumeur a enflammé les réseaux sociaux en quelques heures. Après la publication d’un message par un employé annonçant l’arrivée de Mistral AI en Suisse, certains ont évoqué une possible délocalisation. Face à l’emballement médiatique, la start-up a tenu à clarifier la situation : Mistral AI reste bien implantée en France et n’envisage aucun transfert de son siège.

Mistral AI Suisse


Une annonce interne à l’origine de la polémique



Tout est parti d’un post publié il y a une semaine par un salarié de Mistral AI, affirmant que Mistral arrive en Suisse et précisant que l’entreprise recrutait sur place des ingénieurs seniors en machine learning, des chercheurs en IA appliquée et des ingénieurs de recherche de haut niveau. Partagée des centaines de fois, cette annonce a rapidement attiré l’attention de la presse suisse, notamment Le Temps et La Tribune de Genève, qui ont évoqué l’ouverture prochaine de bureaux à Lausanne ou Zurich.

En France, le sujet a pris une tournure politique. Certains y ont vu le signe d’un exil fiscal ou réglementaire, conséquence supposée d’un environnement jugé trop contraignant pour les entreprises technologiques. La question est même remontée jusqu’au gouvernement, le ministre délégué à l’Industrie Sébastien Martin ayant été interrogé sur le sujet sur RTL.

Mistral AI dément un éventuel exil en Suisse


Mistral AI a rapidement coupé court aux spéculations. Mistral poursuit son développement européen avec des recrutements en Suisse. Il ne s’agit pas d’une délocalisation.

La start-up rappelle surtout son ancrage en France, avec un projet de nouveau siège dans le 18ᵉ arrondissement de Paris à partir de 2026. Actuellement installée dans le 10ᵉ arrondissement, Mistral AI prévoit de déménager dans l’immeuble Marcadet Belvédère, un site de 20 000 m² répartis sur six étages, capable d’accueillir jusqu’à 1 000 salariés. Présenté comme le futur vaisseau amiral du groupe, ce QG doit incarner l’ambition européenne de la start-up, qui a levé 1,7 milliard d’euros en septembre dernier.

Que se passe-t-il en Suisse ?



Si Mistral AI ne nie pas l’intérêt d’une implantation en Suisse, elle ne confirme pas le caractère imminent d’une telle ouverture, ni la question d'un transfert de siège social. Une présence locale viserait avant tout à s’inscrire dans un écosystème particulièrement dynamique.

L’axe Zurich–Lausanne est aujourd’hui l’un des pôles européens majeurs de l’intelligence artificielle, porté par les Écoles polytechniques fédérales (EPFL et ETH Zurich) et par la présence de nombreux acteurs de premier plan : Google DeepMind, Nvidia, Meta, AWS, Microsoft, mais aussi des concurrents directs comme OpenAI ou Anthropic. Un environnement propice au recrutement de talents, aux collaborations scientifiques et aux opportunités commerciales.

EPFL - Image wikipedia
EPFL - Image wikipedia


Qu'en penser ?



Pour Mistral AI, l’ouverture éventuelle de bureaux en Suisse s’inscrirait donc dans une simple logique d’expansion européenne, et non de repli. La start-up entend consolider sa place parmi les grands acteurs mondiaux de l’IA tout en conservant un cœur décisionnel et opérationnel en France. Cette annonce devrait rassurer aussi bien les pouvoirs publics que l’écosystème tech français : Mistral AI ne quitte pas Paris, mais regarde au-delà de ses frontières pour accélérer son développement.