Après les stylos et les montres, Montblanc se lance sur le marché des tablettes à encre électronique. La marque de luxe a dévoilé le "Digital Paper", un carnet de notes numérique vendu près de 900 euros. Un produit qui mise tout sur le luxe et l'expérience d'écriture, bien plus que sur la technologie embarquée.
Un stylet Meisterstück et une finition de luxe
Le "Digital Paper" se présente comme une tablette de 10,3 pouces au design très soigné, avec un châssis en aluminium et une barre latérale en cuir où vient se fixer magnétiquement le stylet.
Car c'est bien le stylet qui est au cœur de l'expérience. Inspiré du célèbre stylo Meisterstück de la marque, il est conçu pour offrir un confort d'écriture optimal. Il est livré avec trois mines interchangeables qui permettent de reproduire la sensation de différentes textures de papier ("Lisse", "Mat" ou "Toile"). Avec plus de 4000 niveaux de pression, il promet une grande précision.
Une technologie... d'hier
Si l'objet est luxueux, sa fiche technique, elle, est loin d'être à la pointe. L'écran à encre électronique est uniquement en noir et blanc, alors que des concurrents comme reMarkable proposent des écrans couleur depuis plus d'un an.
Montblanc reste d'ailleurs très discret sur les spécifications techniques précises (résolution de l'écran, autonomie...), ce qui confirme que l'argument de vente n'est pas la performance. L'appareil permet de prendre des notes, de faire des croquis et d'annoter des documents PDF et ePub, qui peuvent ensuite être synchronisés via une application mobile.
Un symbole de statut, pas un outil de productivité
Avec un prix de vente de 890 € (auquel il faut ajouter 200 € pour l'étui de protection en cuir), le Montblanc Digital Paper ne joue pas dans la même cour que le reMarkable Paper Pro (environ 630 €) ou le Kindle Scribe, que nous avons testé ici.
Il ne s'adresse pas aux amateurs de technologie en quête du meilleur rapport qualité-prix, mais bien à la clientèle traditionnelle de Montblanc : des cadres et des professions libérales pour qui l'objet est avant tout un symbole de statut.
On en dit quoi ?
Montblanc applique au monde de la tech la même recette qui a fait son succès dans l'horlogerie ou la maroquinerie : prendre une technologie existante, l'habiller de matériaux nobles, y apposer sa marque prestigieuse, et la vendre à un prix premium.
C'est une stratégie qui peut fonctionner auprès de sa clientèle habituelle, pour qui l'élégance de l'objet prime sur ses performances brutes. Pour le reste du monde, il sera difficile de justifier un tel tarif pour une technologie en noir et blanc, déjà datée par rapport à la concurrence. Et vous, un produit high-tech de luxe, même s'il est techniquement moins bon que les autres, ça peut vous séduire ?
