La Boox Palma 2, c’est cette liseuse au format smartphone qui fait beaucoup parler d’elle depuis sa sortie. Écran E Ink de 6,13 pouces, Android 13, Play Store complet, 128 Go de stockage et microSD… Sur le papier, on est plus proche d’un mini-téléphone noir et blanc que d’un simple concurrent du Kindle. Reste à voir si ce drôle d’OVNI vaut ses 299,99 € en 2025.
Visiter d’excellents sites avec cette liseuse est tout à fait possible !
Un design de smartphone pour une liseuse de poche
La première chose qui surprend avec la Boox Palma 2, c’est son format. On est clairement devant un objet de taille smartphone : 159 x 80 x 8 mm, environ 170 g, ratio d’écran 2:1. Concrètement, elle tient dans la poche d’un jean ou d’un manteau, là où une liseuse 6 pouces classique finit souvent au fond d’un sac. Et c’est là que la magie opère : le fait de l’avoir tout le temps sur soi change complètement la fréquence d’utilisation. On lit dans le métro, dans la file d’attente, sur le canapé, parfois même en marchant (faites quand même gaffe devant vous) . Le châssis est en plastique, avec une texture légèrement rugueuse au dos qui améliore la prise en main. Certains pourraient trouver ça un peu cheap au vu du tarif, mais, en main, le produit est dense et agréable à manipuler ; une housse permet également de rendre l’objet un peu plus élégant. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas un objet bijou, c’est un petit outil qu’on n’hésite pas à trimballer partout, et c’est probablement ça qui compte.
Le capteur d'empreintes est anecdotique
Le bloc de commandes est complet : bouton d’alimentation avec lecteur d’empreintes, boutons de volume qui peuvent servir à tourner les pages, bouton personnalisable, tiroir microSD, haut-parleur, micro, USB-C et même un capteur photo de 16 Mpx à l’arrière. La caméra reste surtout utile pour scanner un document de temps en temps ; pour de vraies photos, votre iPhone fera évidemment mieux. Quant au lecteur d’empreintes, il est hélas assez lent et un peu capricieux, on finit du coup assez vite par revenir au bon vieux code.
Du plastique, mais loin d'être désagréable en main
Un écran E Ink très confortable, mais pas de dernière génération
Boox reste sur une dalle E Ink Carta 1200 de 6,13 pouces, définition 824 x 1648 pixels, soit 300 ppp. C’est une technologie qui a fait ses preuves : contraste solide, texte bien défini, lecture agréable en intérieur comme en extérieur, avec un éclairage frontal double température (chaude/froide) réglable. La Palma 2 est parfaite pour enchaîner les chapitres sans fatigue visuelle, avec un éclairage qui s’adapte bien à l’environnement, même si, réglée au minimum, elle est peut-être un peu trop lumineuse en pleine nuit. Le vrai point à connaître, c’est que Boox n’utilise pas la génération la plus récente d’E Ink : des modèles concurrents comme la Kobo Clara BW adoptent désormais le Carta 1300, un peu plus réactif et contrasté. En pratique, sur du roman ou des articles, ce n’est pas dramatique, mais on le ressent un peu sur les rafraîchissements, ou lorsqu’on tape du texte sur le clavier virtuel, moins réactif que sur un smartphone classique.
Le capteur photo non plus ne vous sera pas très utile...
Le format 2:1 a un effet double. Pour les habitués de la lecture sur iPhone, c’est très naturel : on a l’impression de retrouver la même longueur de colonne, mais avec un confort bien supérieur grâce à l’E Ink et au rétroéclairage doux. En revanche, si vous utilisez de grosses polices ou si vous lisez beaucoup de BD et de mangas, l’écran peut vite sembler petit : il faut tourner les pages souvent, et une tablette E Ink plus grande restera plus confortable pour l’image, c’est certain.
L'écran E Ink fait très bien le job
Android 13 et Play Store : un Kindle++ qui fait presque tout
Là où la Boox Palma 2 se distingue vraiment d’une Kindle, c’est aussi sur le logiciel. On est sur Android 13, avec accès complet au Play Store, et une surcouche Boox qui ajoute quantité d’options de réglage pour chaque application. On peut installer Kindle, Kobo, Libby, Readwise, Pocket, des applis de manga, Spotify, des apps de podcast, des applications de prise de notes ou même un navigateur comme Chrome ou Firefox.
Maintenant soyons clairs : il ne faut pas traiter la Palma 2 comme un vrai smartphone Android, au risque d’être déçu. L’E Ink n’est pas faite pour TikTok ni pour les reels Instagram. En revanche, si on la configure comme une liseuse augmentée, elle devient redoutable. Pour lire des livres, faire de la veille sur le Web, lire des sites d’actualités, faire un peu de Spotify ou d’Audible, des PDF et des apps de prise de notes minimalistes, c’est absolument génial. Boox fait un vrai travail sur la personnalisation : pour chaque app, on peut définir un mode de rafraîchissement, ajuster le contraste, forcer la taille des polices ou encore changer le comportement des boutons latéraux (défilement, changement de page, volume…).
Luminosité à fond, avec éclairage "chaud"
La surcouche propose aussi BooxDrop, un petit service maison qui permet d’envoyer des fichiers à la Palma 2 depuis un Mac ou un PC via une simple page web, ce qui compense en partie l’intégration USB parfois capricieuse avec macOS.
La tentation est grande d’y installer Gmail, Slack, WhatsApp, etc. Honnêtement, c’est une mauvaise idée : l’écran n’est pas fait pour ce genre d’usage, et vous perdez tout l’intérêt déconnexion du produit. Là où la Palma 2 excelle, c’est justement comme compagnon d’un iPhone : on coupe les notifications, on garde l’App Store et les réseaux sur le téléphone, et on réserve la Boox à la lecture, aux audiobooks et éventuellement à des tâches lentes comme l’écriture de notes.
On est proche du gabarit d'un iPhone Air, en plus léger
Performances, autonomie et mises à jour : une machine qui progresse
Sous le capot, Boox passe d’un Snapdragon 662 sur la première Palma à un Snapdragon 690 sur la Palma 2, toujours avec 6 Go de RAM et 128 Go de stockage extensible en microSD. Sur le papier, le gain est net ; dans la vraie vie, les benchmarks confirment une légère hausse de puissance, mais l’expérience n’est pas fondamentalement plus fluide que sur le premier modèle que j’ai aussi eu l’occasion d’utiliser. Les changements de page sont rapides, les apps se lancent correctement, mais on reste dans les limites de l’E Ink : animations lentes, scrolling parfois saccadé, clavier un peu paresseux. Il faut en avoir conscience.
Côté autonomie, la batterie de 3 950 mAh permet facilement de tenir entre cinq jours et deux semaines, selon l’intensité d’utilisation. Boox annonce plusieurs semaines de lecture, mais en réalité on tient une semaine avec trois heures de lecture par jour, et un peu moins si vous streamez de la musique ou utilisez souvent le Wi-Fi. Pour un appareil Android avec Play Store, c’est très honorable : on est loin de la dépendance quotidienne au chargeur d’un smartphone.
Très franchement vous n'allez pas beaucoup la charger
Surtout, la Palma 2 profite désormais des mises à jour majeures du firmware Boox. La version 4.0 a apporté une longue liste d’améliorations sur l’ensemble de la gamme : meilleure gestion du rafraîchissement, nouveaux réglages de productivité, corrections de bugs divers, et la 4.1 a ensuite ajouté des thèmes de lecture en un clic pour les PDF, une estimation du temps de lecture restant, la synchronisation et les sauvegardes locales plus simples, ainsi que des améliorations sur l’éclairage frontal et les notes infinies sur les modèles compatibles. Bref, la Palma 2 n’est pas un produit figé : son interface a déjà évolué depuis sa sortie, et c’est un point important à prendre en compte si vous achetez maintenant.
Comparée à une Kindle Paperwhite 2024, on n'est pas tout à fait sur le même format quand même
Face aux Kindle, Kobo… et à la nouvelle Palma 2 Pro
À 299,99 €, la Boox Palma 2 se retrouve face à une concurrence très différente de celle d’un Kindle classique. Un Kindle 6 pouces 2024 ou une Kobo Clara tournent autour de 130 € et proposent aussi un écran 300 ppp, parfois avec une meilleure dalle E Ink Carta 1300 et même une vraie certification IPX8 pour la Kobo. En revanche, elles sont limitées à leur écosystème (Amazon ou Rakuten), n’ont pas de Play Store, pas de microSD, pas de haut-parleur, et leur côté « brique rectangulaire » les rend moins faciles à glisser dans une poche.
Si votre objectif est uniquement de lire des romans achetés sur Amazon ou Kobo, une liseuse classique fera parfaitement l’affaire pour beaucoup moins cher. La Palma 2 prend son sens si vous voulez un objet plus polyvalent : un lecteur de poche capable de lire à peu près tous les formats, de piocher indifféremment dans Kindle, Kobo, Libby, des PDF, des mangas, et de servir occasionnellement de lecteur audio pour vos podcasts ou votre musique.
Pour lire la presse, c'est top
Boox vient aussi de lancer la Palma 2 Pro en Chine, un modèle couleur avec écran Kaleido 3, Android 15, 8 Go de RAM, 128 Go de stockage, 5G et compatibilité stylet. Cette version vise clairement ceux qui veulent une mini-tablette E Ink pour prendre des notes, afficher des schémas ou lire des bandes dessinées en couleur. Elle sera aussi nettement plus chère quand elle sera correctement distribuée par chez nous. La Palma 2 classique garde donc une vraie carte à jouer : elle reste plus abordable, plus autonome et suffisamment puissante pour la lecture pure, tout en profitant des mêmes mises à jour logicielles.
On dit oui au Google Playstore sur une liseuse !
Pour qui est faite la Boox Palma 2 ?
Au final, la Boox Palma 2 est un produit très particulier, et c’est aussi ce qui la rend attachante. C’est la liseuse qui se prend pour un smartphone, sans carte SIM ni notifications toxiques. Elle est assez compacte pour vous accompagner partout, assez ouverte pour lire ce que vous voulez, et assez autonome pour qu’on oublie son chargeur pendant plusieurs jours.
TikTok fonctionne en noir et blanc, mais l'expérience est assez médiocre
Elle n’est pas parfaite : le lecteur d’empreintes est raté, la construction en plastique ne fait pas rêver à ce prix, l’écran n’est pas de dernière génération, et le surcoût par rapport à une liseuse classique n’est pas anodin. Mais si vous l’achetez en connaissance de cause, en la considérant comme un Kindle++ minimaliste plutôt que comme un smartphone de substitution, elle devient vite un objet du quotidien qu’on a vraiment plaisir à utiliser.
La Boox Palma 2 est une liseuse atypique, à mi-chemin entre un smartphone et une Kindle haut de gamme. Son format ultra-compact, son ouverture Android et son autonomie en font un compagnon de lecture extrêmement pratique au quotidien. Elle n’est pas parfaite, écran pas de dernière génération, lecteur d’empreintes capricieux, prix élevé, mais pour ceux qui veulent une liseuse polyvalente, toujours dans la poche, c’est l’une des propositions les plus originales et les plus efficaces du marché.