Pour limiter l’impact des nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis, Apple envisage d’augmenter l’assemblage d’iPhones au Brésil. L’usine de Foxconn à São Paulo pourrait bientôt produire des modèles plus haut de gamme destinés à l’exportation.
Un déplacement stratégique pour éviter les surcoûts
Depuis l’annonce de nouvelles taxes douanières américaines sur les importations chinoises et indiennes, Apple cherche des solutions pour limiter les pertes. Une option en cours d’étude : renforcer la production d’iPhones au Brésil. D’après le magazine brésilien Exame, l’entreprise évalue la possibilité d’élargir ses capacités dans l’usine Foxconn de Jundiaí, dans l’État de São Paulo. Objectif : contourner une fois de plus les droits d’importation élevés en exportant une partie des iPhones assemblés localement vers les États-Unis.
L’iPhone 16 Pro bientôt concerné
Pour rappel, Apple fabrique déjà certains modèles d’iPhones au Brésil depuis 2011, en particulier certains modèles d’entrée de gamme, destinés au marché local. Mais jusqu’ici, les volumes restaient modestes. Selon Exame, des mises à jour des chaînes de production et des équipements ont été lancées en 2024 pour préparer un élargissement de l’activité sir place.
L’Anatel, l’agence nationale des télécommunications brésilienne, a récemment validé l’assemblage du modèle iPhone 16 sur le territoire. Les iPhones 13, 14 et 15 y sont déjà produits. La nouveauté, c’est qu’Apple viserait désormais aussi les modèles Pro, et ça serait une première au Brésil. Cela permettrait de répondre à la fois à la demande locale et de commencer à exporter certains modèles vers d’autres marchés, en particulier les États-Unis.
L’intérêt de cette délocalisation partielle est simple : les produits importés depuis le Brésil seront soumis à une taxe de 10 % contre 34 % pour ceux venant de Chine et 26 % pour ceux fabriqués en Inde. Une différence qui commence à peser lourd.
Un contexte économique qui pousse à bouger
L’annonce des nouvelles taxes par le président Trump a fait l’effet d’un coup de massue sur les marchés. L’action d’Apple a perdu plus de 10 % en quelques jours, effaçant 300 milliards de dollars de valorisation. D’autres géants comme Nvidia ou Tesla ont aussi été touchés. Nintendo, de son côté, a décidé de repousser les commandes de sa Switch 2 aux États-Unis.
Apple avait déjà diversifié une partie de sa production en Asie du Sud-Est, en particulier en Inde et au Vietnam. Mais avec les nouveaux tarifs appliqués à ces pays, le Brésil devient une alternative temporairement plus favorable. Reste à voir si cette stratégie suffira à amortir le choc économique, et surtout si Trump ne va pas décider de surtaxer les importations du Brésil, dans un jeu du chat et de la souris avec Apple.