Actualité

iPhone

Monopole, App Store, iMessage : Apple face à un procès historique aux USA

Par Laurence - Publié le

Accusé de verrouiller son écosystème mobile pour asseoir la domination de l’iPhone, Apple n'y coupera pas et devra donc affronter le Département de la Justice américain dans un procès antitrust de grande envergure.

Apple DoJ justice


Vers un procès historique



Le bras de fer judiciaire entre Apple et le gouvernement fédéral américain s’intensifie. Lundi 30 juin, le juge fédéral Julien Xavier Neals (Newark, New Jersey) a rejeté la demande d’Apple visant à faire annuler la procédure lancée par le Department of Justice en mars 2024. La firme est accusée de pratiques anticoncurrentielles destinées à maintenir son emprise sur le marché américain des smartphones.

La plainte initiale du DoJ, soutenue par seize procureurs d’États américains, reproche à Cupertino de verrouiller l’accès aux fonctionnalités clés de l’iPhone pour freiner la concurrence : restrictions imposées aux services de messagerie tiers, limitations dans l’interopérabilité avec les montres connectées concurrentes, ou encore contrôle drastique sur l’App Store et les systèmes de paiement intégrés.

Monopole, App Store, iMessage : Apple face à un procès historique aux USA


En août 2024, Apple avait contre-attaqué en réclamant l’annulation pure et simple de la procédure, au motif que le gouvernement n’aurait pas démontré de position monopolistique claire. L’entreprise soulignait que sur le plan mondial, Android domine largement le marché des smartphones, et que la comparaison limitée aux États-Unis était selon elle insuffisante pour étayer une accusation d’abus de position dominante.

Mais le juge Neals n’a pas été convaincu. En rejetant la motion d’Apple, il ouvre la voie à un procès potentiellement long, dont la date n’a pas encore été fixée mais qui pourrait marquer un tournant majeur dans la régulation des Big Tech aux États-Unis.

Un climat tendu pour Apple



Ce nouvel affrontement judiciaire s’inscrit dans un contexte international tendu pour la firme californienne. En Europe, le DMA la pousse également à ouvrir davantage son écosystème, ce que la firme considère comme une menace pour la sécurité et la vie privée des utilisateurs. Aux États-Unis, elle est désormais dans la ligne de mire des autorités antitrust aux côtés de Google, Meta ou Amazon.

Ce procès pourrait contraindre Apple à modifier en profondeur sa gestion de l’App Store, des applications tierces ou encore de ses services intégrés. Le DoJ espère ainsi limiter les barrières à l’entrée pour les concurrents et offrir aux consommateurs davantage de choix, tout en brisant ce qu’il considère comme une dépendance artificiellement entretenue à l’univers Apple.

Pour Cupertino, l’enjeu est de taille : défendre une stratégie commerciale qui a contribué à faire de l’iPhone un produit phare générant plus de la moitié de ses revenus… tout en résistant aux appels à une ouverture de son écosystème.