Cela fait un mois que macOS 26 alias Tahoe est installé sur ma machine de test, et le système s'est montré étonnamment stable, bien qu'il soit toujours en beta.
Mais que valent ces nouveautés au quotidien ? L'arrivée du Liquid Glass sur Mac est-elle une réussite ? Quid de la lisibilité ? Spotlight est-il vraiment révolutionnaire ? Après plusieurs semaines de tests, il est l'heure du verdict !
Liquid Glass version macOS
Pour une fois, Apple a synchronisé l'arrivée d'une nouvelle interface entre l'iPhone, l'iPad et le Mac, il avait fallu attendre un an supplémentaire pour que le Flat Design d'iOS 7 arrive enfin sur ordinateur !
A première vue, le Finder ne change pas beaucoup. Il faut vraiment y regarder de près pour voir un Dock plus translucide et certaines icônes aux allures vitrifiée. J'aime bien la nouvelle version du Finder ou de la Corbeille, plus modernes, alors que le reste des apps semble avoir été décoloré au lavage...
La barre des menus semble également avoir perdu son ombre, et ce n'est pas qu'une métaphore : les icônes flottent au dessus du fond d'écran, mais leur couleur varie en fonction des tons ce dernier. Avec un fond clair, les icônes seront noires, sinon blanches. Notez qu'on peut toujours revenir à l'ancienne version via un simple réglage.
La sélection des menus a également évolué, avec des arrondis dans tous les coins (sic), ce qui rappelle un peu les menus de l'iPad. On va finir par se demander si tous ces gros boutons ne présagent pas de l'arrivée d'un Mac tactile...
Apple propose une option pour rendre les icônes et les widgets transparents... et c'est totalement raté. Sur un grand écran, on ne distingue plus rien. A force de vouloir tout effacer, on finit par ne plus rien discerner ! Les couleurs sont importantes dans les interfaces, impossible de s'en passer !
Les dossiers évoluent également avec une petite animation lorsqu'on les remplit, et une feuille se glisse dans le classeur lorsqu'ils ne sont pas vides, c'est bien vu ! On peut même les colorer par défaut (en fonction de la couleur du thème de macOS) et même leur greffer une icône ! Voilà qui nous rappelle la belle époque de MacOS 8 où l'on passait des heures à changer les icônes des dossiers !
En fait, après quelques jours, on s'y fait bien, et le retour à macOS Séquoia semble déjà lui donner un sérieux coup de vieux ! Apple a trouvé la juste mesure pour ne pas rendre l'effet vitré trop... transparent. Sauf à un endroit...
Un centre de contrôle personnalisable
La victime du Liquid Glass, comme sur iOS, c'est le centre de contrôle. Avec ses grosses icônes rondes et espacées, la transparence est excessive, et l'on a du mal à lire les titres des éléments.
En revanche, l'idée de pouvoir le personnaliser comme sur iOS est vraiment essentielle ! Les plus jeunes seront un peu moins perdus dans les méandres des Réglages devenus vraiment fouillis. Et surtout, certains raccourcis comme Mission Control/Exposé vont enfin redevenir populaire -on l'espère.
Par contre, le réglage du son ou de la luminosité passe mal : à la place de l'indicateur habituel, une petite barre défilante très discrète vient se remplir (ou se vider) en haut à droite de l'écran... Sur un moniteur de 30", j'ai du chercher l'indicateur plusieurs secondes !
Apple a "skinné" ses apps
Apple évoque de nouvelles versions de ses apps (Safari, Musique, Photos...), ce qui pourrait faire illusion lorsqu'on observe les fenêtres du nouveau Safari, qui reprend les couleurs du site visité et l'effet est très réussi :
En réalité, l'aspect fonctionnel et les UX n'ont pas tellement bougé. Apple a parfois regroupé quelques icônes, comme dans Facetime, ce qui rajoute même un peu de complexité pour accéder à certains menus.
Dans Musique (ex iTunes), la barre de lecture est maintenant... en bas ! Quelle idée ! Et si vous cliquez dans la recherche (toujours en haut à gauche), cela déclenche une zone de recherche... au milieu de la fenêtre ! Va comprendre, Charles.
Photos est restée plus consensuelles, même si j'aime beaucoup les nouveaux menus et la transparence. Mais sur le plan fonctionnel, tout comme Safari, il y a très peu de changements réels.
De nouvelles apps !
Comme souvent, Apple porte des apps venues d'iOS/iPadOS sur macOS, c'est le cas avec l'application Jeux qui rassemble à la fois Apple Arcade, votre bibliothèque d'apps et GameCenter pour jouer à plusieurs. Une sorte de Steam, version Apple, mais qui manque quand-même cruellement de titres AAA équivalents à ce qu'il se fait sur PC -en dehors de quelques rares exceptions.
Apple a aussi porté l'application Loupe, qui permet de zoomer dans l'image de la webcam ou de son iPhone situé à proximité -mais autant utiliser l'écran de l'iPhone directement, non ? Pratique pour les malvoyants, ou si vous avez besoin de grossir un élément du monde réel.
L'app Téléphone est également de sortie, mais pourquoi ne pas l'avoir fusionnée avec Facetime ? Les deux programmes se chevauchent, car on peut appeler en Facetime via l'app Téléphone... Espérons qu'Apple regroupe tout ça rapidement. La seule vraie nouveauté est de pouvoir lancer un appel en 5G depuis le Mac, et même de composer un numéro -mais il faudra évidemment un iPhone à proximité, car les Mac n'ont pas encore de carte SIM.
Spotlight prend du grade !
La recherche a toujours été un sujet compliqué chez Apple, et pour tout vous dire, je n'aime pas trop utiliser Spotlight : le système trouve beaucoup trop de fichier et je dois composer avec des règles très précises pour arriver à retrouver mes petits.
Avec cette nouvelle version, Spotlight va enfin pouvoir trier précisément vos résultats, comme par exemple, avec la possibilité de chercher uniquement dans les messages, les captures d'écran, les mails... Bref, ces filtres rapidement accessibles vont nous faire gagner du temps.
Le LaunchPad -qui rassemblait autrefois les applications- a d'ailleurs été remplacé par... Spotlight. L'icône existe toujours, mais elle ouvre en fait une fenêtre de rechercher des apps, avec possibilité de les trier par type et de les présenter par liste ou icônes... Le plus simple reste assurément de taper les premières lettres, mais il en faut pour tous les niveaux !
Autre nouveauté un peu bizarroïde, Spotlight prend en charge les Actions. Il s'agit en fait de modèles prédéfinis comme l'envoi d'un message, d'un mail ou la création de scripts plus complexes... directement depuis l'interface de recherche. En pratique, cela permet surtout de se passer de la souris pour des actions rapides, que l'on peut d'ailleurs automatiser avec Raccourcis. C'est bien qu'Apple pense toujours aux PowerUsers mais je pense que seule une frange d'entre-eux trouveront cela réellement utile au quotidien. Les autres essaieront sans doute une fois ou deux... ou peut-être jamais.
Enfin, Spotlight embarque aussi... un presse-papier ou plutôt, son historique. On peut retrouver ici tout ce que l'on a copié pendant la journée, y compris les URL des fenêtres privées ou les messages secrets envoyés à vos amis/amants. Plus sérieusement, j'aurais préféré pouvoir les coller directement depuis le menu ad-hoc, et surtout, qu'Apple préserve un peu notre vie privée.
A l'arrivée, Spotlight devient donc plus pratique et plus puissant que jamais, mais j'ai aussi peur que le programme complexifie un peu la recherche pour les débutants. A force de trop vouloir en faire, attention à ne pas perdre les utilisateurs en cours de route....
Nouveautés bonus...
L'app Message gagne quelques nouveautés issues d'iOS, comme la traduction en temps réel, bien pratique si vous ne parlez pas la langue de votre correspondant -mais il faudra aller chercher le réglage, qui ne semble pas se faire automatiquement.
Dans Raccourcis, on peut désormais lancer des actions Apple Intelligence, pratique pour automatiser des réécriture de textes par exemple. Mais les scripts restent assez limités à l'IA d'Apple, qui fait du surplace.
Notons d'ailleurs que l'app Partage d'écran de l'iPhone ne fonctionne toujours pas en Europe -quel dommage !
Enfin, FileVault est désormais activé par défaut, ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle : si le propriétaire d'une machine décède ou quitte une entreprise (ou revend la machine) sans vous donner le mot de passe, votre Mac ne servira alors que... de presse-papier.
macOS Tahoe : entre l'ordinateur spatial et l'IA
Après un mois à utiliser Tahoe, j'aime beaucoup ce nouveau macOS, qui apporte un peu de fraîcheur à des interfaces dont on finirait presque par se lasser.
Apple a bien joué son coup en offrant une interface tout fraîche histoire de laisser le temps à ses équipes de développer Apple Intelligence, toujours très discrète dans le système. A l'heure de Perplexity, ChatGPT, Grok et Gemini, on se demande bien ce qu'a fichu Tim Cook ces dernières années...
D'ailleurs, quand on goûté aux PC Copilot, aux Smartphone Gemini ou même à une Tesla avec Grok, on se dit que macOS est sérieusement à la traîne en la matière. Réécrire et résumer un texte n'ont rien de bien sorcier, et c'est (presque) tout ce que nous aurons à nous mettre sous la dent cette année. La dictée fait vraiment pâle figure face à des services comme Caption, et Siri semble de plus en plus bête avec les années...
Derrière cette mise à jour de façade, on peut aussi se demander si Apple sait où elle va : l'iPad ressemble de plus en plus à un Mac... qui s'inspire lui-même des interfaces tactiles assez grossières. Quant à l'ordinateur spatial, d'où nous viennent ces interfaces liquéfiées, il n'a convaincu personne pour l'instant. A se demander si cette bonne vieille combinaison clavier/souris inventée dans les années 70/80 sera réellement remplacée un jour... pour le moment, le Mac a encore de beaux jours !
