Test du UGREEN NASync DXP4800 Plus : un NAS puissant et ouvert

UGREEN frappe fort avec son UGREEN NASync DXP4800 Plus : un modèle 4 baies puissant, compatible macOS et iOS, pensé pour Time Machine, et pas que. Une alternative sérieuse à Synology intéressante, que les utilisateurs Apple devraient apprécier. On vous dit tout.

Une alternative à Synology ?

Le marché des NAS a longtemps été dominé par Synology, et dans une moindre mesure QNAP, deux marques bien connues des utilisateurs Apple pour la sauvegarde Time Machine, la gestion de bibliothèques Photos ou encore l’hébergement Plex. Mais un nouvel acteur fait désormais beaucoup parler de lui : UGREEN. Avec son modèle UGREEN NASync DXP4800 Plus, la marque espère rivaliser directement avec les références du secteur en misant sur un matériel puissant, une grande liberté d’utilisation et un rapport qualité-prix plutôt agressif.

Nous avons testé ce NAS en conditions réelles, avec une configuration RAID 5 de quatre disques de 4 To, pour un total de 12 To utilisables. L’occasion de vérifier ses performances avec macOS et iOS, son intégration dans un environnement Apple, et de le comparer à l’un de ses principaux concurrents, le Synology DS923+.

Caractéristiques techniques et design

Le UGREEN NASync DXP4800 Plus a été pensé pour ne pas faire de compromis. Il est propulsé par un processeur Intel Pentium Gold 8505 de 12ᵉ génération, associé à 8 Go de RAM DDR5 extensibles jusqu’à 64 Go. Contrairement à certains concurrents, il dispose d’un SSD interne de 128 Go dédié au système, ce qui garantit une bonne réactivité constante.

Côté stockage, il offre quatre baies SATA 3,5″ ou 2,5″ compatibles avec tous les principaux modes RAID (0, 1, 5, 6, 10, JBOD, Basic) et deux emplacements NVMe Gen4 pour cache ou extension de volumes. La connectique est un autre point fort : un port 10 GbE, un port 2,5 GbE, plusieurs USB-A et USB-C, un lecteur SD et même une sortie HDMI. Voilà de quoi convenir à tout le monde, surtout si vous avez chez vous de quoi encaisser du 10 GbE.

Sur le plan du design, le boîtier est sobre et vraiment super joli. Il est construit en métal avec une finition qui semble robuste. Le grand ventilateur assure un refroidissement efficace sans être trop bruyant. Les tiroirs disques sont faciles à manipuler et le montage se fait sans complication et sans vis (même si un lot est fourni avec le NAS au déballage). L’impression générale est celle d’un produit haut de gamme, bien pensé jusque dans les détails.

Mise en place et configuration RAID

Nous avons configuré le NAS avec quatre disques de 4 To montés en RAID 5. Cela donne environ 12 To utilisables, un bon compromis entre capacité et sécurité puisqu’il permet de tolérer la panne d’un disque sans perte de données. C’est d’ailleurs cette option que l’assistant vous recommande à l’installation. Parlons-en d’ailleurs de cet assistant « UGOS Pro », le système d’exploitation maison de UGREEN. Il est clair, didactique, et nous guide efficacement dans la création du volume. À ce niveau-là, rien à redire : si vous n’avez jamais eu de NAS, vous ne serez clairement pas laissés à l’abandon.

Faute de matériel forcément entièrement compatible sur toute la chaîne lors de nos tests, nous n’avons pas pu pousser les débits de transfert de fichiers au maximum, mais dans tous les cas, avec des disques mécaniques, les limites sont vite atteintes, et c’est normal. Dans tous les cas et lors de tous nos tests, le NAS s’est montré stable. Et c’est une première avec un NAS : ma première sauvegarde Time Machine de 500 Go environ s’est faite sans encombre et sans coupure.

Time Machine et sauvegardes macOS

Je viens de vous en parler : pour les utilisateurs Apple, le premier usage d’un NAS est souvent la sauvegarde Time Machine. Le UGREEN NASync DXP4800 Plus se montre parfaitement à la hauteur. Nous avons créé un volume dédié de 2 To et macOS l’a immédiatement reconnu comme destination valide. La première sauvegarde complète prend évidemment du temps, mais les incrémentales suivantes sont rapides et fiables.

Les restaurations fonctionnent sans accroc, que ce soit pour récupérer un fichier supprimé ou restaurer une ancienne version. Le RAID 5 apporte un supplément de sécurité intéressant, de quoi remplacer avantageusement un disque externe dédié. Pour les vidéastes, photographes, ou même pour les familles qui ne veulent pas perdre leurs données et ne pas tout envoyer dans le cloud, c’est parfait. Dans ce rôle, le UGREEN NASync DXP4800 Plus rivalise sans difficulté avec les modèles Synology, ce qui en fait un excellent choix pour sécuriser ses données Apple.

Gestion des photos et intégration iOS

Nous avons également testé le NAS pour gérer une bibliothèque Photos transférée depuis macOS. L’importation d’une bibliothèque de plusieurs dizaines de Go s’est déroulée sans problème et la navigation dans les images est fluide. Depuis un iPhone ou un iPad, l’accès aux fichiers via l’app Fichiers ou des applications de synchronisation se fait sans latence particulière. L’interface génère correctement des miniatures et l’aperçu est réactif.

En comparaison avec Synology Photos, l’expérience reste un peu moins riche en options avancées, mais elle est largement suffisante pour un usage quotidien. Les utilisateurs Apple qui veulent centraliser leurs photos hors d’iCloud y trouveront une solution fiable et performante. Notez que l’application iPadOS s’installe sans problème sur macOS, pour peu que vous ayez une puce de type M1 à M4. Mais l’interface Web est plus agréable à utiliser.

Interface UGOS Pro et installation de Plex

UGOS Pro, le système d’exploitation du UGREEN NASync DXP4800 Plus, offre une interface claire et moderne, on a même mis des fenêtres qui ressemblent beaucoup à celles de macOS, avec les petites bulles rouge-orange-verte de gestion des fenêtres. La configuration initiale est rapide et ne nécessite pas la création d’un compte cloud, un bon point pour ceux qui veulent garder le contrôle de leurs données.

L’administration se fait via une interface web fluide, avec des menus bien organisés. Le catalogue d’applications reste limité par rapport à DSM de Synology, mais UGREEN mise sur Docker pour élargir les possibilités. Nous avons tenté l’installation de Plex via Docker. Cela fonctionne, mais la procédure demande plus de manipulations que sur un Synology où Plex est proposé en package officiel. Pour un utilisateur à l’aise avec Docker, ce n’est pas un problème, mais pour un débutant, la différence se fait sentir.

Côté performances, le processeur Intel gère un flux vidéo 1080p ou 4K léger, mais il ne faut pas compter sur lui pour transcoder plusieurs flux 4K simultanément. On vous conseillera toujours de coupler ce type de NAS à un miniPC un peu plus puissant si vous voulez faire du Plex intensif.

Performances en conditions réelles

Au-delà des chiffres, c’est l’expérience pratique qui compte. Sur ce point, le DXP4800 Plus nous a convaincus. Les transferts de gros fichiers sont rapides, que ce soit en lecture ou en écriture, la mise à jour des bibliothèques Photos ou les projets vidéo stockés en réseau se font en quelques instants. Tout dépendra bien sûr, une fois encore, de votre réseau et de la vitesse de votre matériel, mais dans tous les cas, les performances seront bonnes. Les accès simultanés depuis un Mac, un iPhone et un iPad ne ralentissent pas le système.

Le cache NVMe permet aussi une bonne réactivité sur les fichiers fréquemment utilisés. En bref, dans un usage quotidien avec un environnement Apple, tout est fluide, que ce soit pour sauvegarder, naviguer dans des photos ou travailler sur des documents volumineux. Aucune raison que ce ne soit pas le cas si vous utilisez un PC sous Windows bien sûr, mais dans ce cas-là, n’hésitez pas à considérer de passer sur Mac, je dis ça je dis rien.

Comparaison avec Synology DS923+

Pour bien situer le DXP4800 Plus, il faut le comparer à un modèle Synology équivalent, le DS923+. Celui-ci embarque un processeur AMD Ryzen R1600 dual-core, livré avec 4 Go de RAM ECC extensibles à 32 Go. Il dispose lui aussi de quatre baies SATA et de deux emplacements NVMe, mais ses ports réseau se limitent à deux Gigabit par défaut. Pour obtenir du 10 GbE, il faut acheter une carte réseau additionnelle, ce qui augmente la facture.

Côté performances, Synology annonce environ 600 Mo/s en lecture et écriture avec la carte 10 GbE, un résultat a priori comparable au DXP4800 Plus, mais obtenu avec des frais supplémentaires. Le DS923+ bénéficie en revanche du système DSM, reconnu comme la référence en matière de NAS grand public et professionnel. DSM offre une richesse logicielle incomparable, avec des applications natives pour la gestion de photos, la synchronisation, la sauvegarde ou encore le multimédia. L’installation de Plex est simple, la gestion de Time Machine est intégrée et l’écosystème bénéficie d’une communauté énorme. Pour les utilisateurs très avancés qui sont habitués à Synology, la bascule peut faire un peu peur, mais pourtant, ça se considère… Et moi-même, utilisateur Synology depuis des années, avec ce UGREEN entre mes mains, je considère de switcher…

UGREEN contre Synology : deux approches différentes

UGREEN et Synology n’adoptent pas la même stratégie. UGREEN séduit forcément par son matériel musclé et généreux : processeur Intel récent, RAM extensible à 64 Go, SSD système intégré, ports réseau rapides dont un 10 GbE natif, et surtout liberté totale dans le choix des disques, là où Synology commence à devenir casse-pieds sur ce point. Synology mise sur la stabilité et la maturité de son logiciel DSM, mais facture cher ses options matérielles. Le DS923+ démarre à environ 640 € hors disques, mais l’ajout de la carte 10 GbE et d’une extension de RAM peut rapidement faire grimper la note. Le DXP4800 Plus, pour un prix équivalent, offre directement une configuration matérielle plus complète.

Pour un utilisateur Apple, le choix dépendra de ses priorités. Si l’objectif est de disposer d’une solution clé en main, intuitive, avec un écosystème logiciel éprouvé, le DS923+ se considère toujours. Si en revanche on veut exploiter au mieux son réseau 10 GbE, avoir plus de flexibilité et optimiser le rapport qualité-prix, le DXP4800 Plus est imbattable. Surtout si Plex n’est pas une priorité pour vous, ou si vous l’installez sur une machine déportée, plus puissante.

Points forts et limites

Ce petit DXP4800 Plus accumule les points positifs : design robuste, ports rapides, évolutivité, liberté de choix des disques, bonnes performances en RAID 5, intégration correcte avec macOS et iOS, et un rapport qualité-prix supérieur à la concurrence. Les limites se trouvent surtout du côté logiciel. UGOS Pro est efficace mais encore jeune, le catalogue d’applications reste limité et certains usages demandent de passer par Docker, avec une courbe d’apprentissage plus complexe.

On vous le redit, Plex fonctionne mais demande de mettre les mains dans un peu de configuration. Côté matériel, le processeur est performant mais atteint ses limites sur le transcodage intensif, et le bruit en pleine charge peut gêner dans un bureau très silencieux, mais ni plus ni moins que sur les modèles de chez Synology équivalents. Enfin, pour exploiter le plein potentiel du 10 GbE, il faudra évidemment un switch et un câblage adaptés.

Alors ?

Le UGREEN NASync DXP4800 Plus est une excellente alternative aux NAS Synology et QNAP, en particulier pour les utilisateurs Apple. Il combine puissance matérielle, évolutivité et liberté de configuration, avec un port 10 GbE intégré qui change la donne pour ceux qui travaillent avec de gros volumes de données.

Dans notre test, il a parfaitement rempli son rôle de serveur Time Machine, de centre de stockage photo et de plateforme multimédia, avec seulement quelques limites logicielles qui devraient s’atténuer au fil des mises à jour. Face au Synology DS923+, il se démarque par son matériel plus généreux et son rapport qualité-prix. Pour un utilisateur Apple qui veut un NAS moderne, rapide et sans contraintes, le UGREEN NASync DXP4800 Plus est un choix hautement recommandable. En tout cas moi, je l’ai clairement adopté.