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Voyager dans un train autonome piloté à distance ! Ça vous tente ?

Par Laurence - Publié le

Alors que les trains autonomes deviennent progressivement une réalité en Europe, la SNCF s’apprête à franchir un nouveau cap. En effet, il y a quelques jours, le gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau a présenté le projet MARS LGV (comprenez Mobiles Autonomes de Reconnaissance en Sécurité), un dispositif qui remplacera les traditionnels TGV à vide utilisés pour la reconnaissance matinale des lignes à grande vitesse.

SNCF Train autonome


Un TGV autonome pour sécuriser les LGV



Chaque jour, avant la mise en service des premières rames commerciales, des TGV circulent à vide à l’aube pour s’assurer de l’état des voies. Cette opération est essentielle pour la sécurité, mais elle est aussi très coûteuse, tant sur le plan énergétique que logistique. Avec le projet MARS LGV, ces missions pourraient être confiées à des trains autonomes et légers, bourrés de capteurs et pilotés à distance.

Voyager dans un train autonome piloté à distance ! Ça vous tente ?


À bord, on retrouve une panoplie de technologies : caméras, radar, Lidar, ainsi qu’un système d’alerte en temps réel vers les centres de supervision. Il s'agit ici de détecter les obstacles, anomalies ou zones critiques sur les voies. Le tout sans mobiliser de conducteur, ni de rame TGV.



Un projet bas-carbone et bien plus économique



SNCF Réseau met en avant les atouts de ce projet en matière d’impact environnemental et de coûts :

• Consommation énergétique divisée par 20,
• Coûts de reconnaissance divisés par 3,
• Utilisation de batteries nouvelle génération,
• Conception bas-carbone.


Parmi les autres avantages non négligeables, on note la possibilité de libérer les rames TGV actuellement utilisées pour ces missions, alors même que SNCF Voyageurs fait face à un manque de matériel roulant, en attendant les nouvelles rames TGV M. La fabrication du premier prototype est prévue pour 2027, suivie de tests en 2028-2029, pour une exploitation commerciale espérée en 2030.



L’autonomie ferroviaire progresse pour le fret et les TER



L’automatisation ferroviaire ne se limite pas à la surveillance des LGV. En 2022, Alstom a réalisé la première démonstration mondiale d’une locomotive de manœuvre totalement autonome, capable d’éviter les obstacles de manière intelligente. Cette avancée a son importance pour le fret ferroviaire, où la composition des rames est chronophage et coûteuse.

Mais les avantages ne s'arrêtent pas là. En effet, côté transport régional, l’objectif est double : augmenter la fréquence des trains sur les petites lignes et réduire les coûts d’exploitation. En partenariat avec Alstom, Thales, Bosch, Spirops et l’IRT Railenium, la SNCF a déjà testé un TER autonome entre Aulnoye et Calais.

Un conducteur toujours à bord (pour l’instant)



Pas de panique pour le moment. Un trajet de plusieurs heures ce n'est pas comme trois stations de la ligne 14 à Paris et puis il ne s'agit pas non plus d'enlever tous les conducteurs (et de supprimer des postes...). L’ambition est plutôt d’introduire une conduite semi-autonome, capable de gérer l’accélération, le freinage et certaines manœuvres automatiquement, notamment entre dépôt et gare.

Mais soyons réaliste. Avec MARS LGV et les autres projets en cours, le rail français prépare activement son virage vers l’autonomie, une évolution technologique majeure qui pourrait transformer en profondeur l’exploitation ferroviaire d’ici la prochaine décennie.