Test de l'ENGWE EP-2 Boost : le vélo électrique pliant qui ne recule devant rien

ENGWE poursuit sa conquête du marché européen avec des vélos électriques toujours plus audacieux. Après le N1 Air, léger et taillé pour la ville, voici l'EP-2 Boost, un modèle plus robuste, plus puissant, et conçu pour sortir des pistes cyclables sans broncher. Avec son gabarit, il ne passe pas inaperçu : pneus surdimensionnés, moteur musclé, cadre pliant massif, ce vélo a clairement été pensé pour affronter tout type de terrain. Je l’ai utilisé plusieurs semaines, sur route, sur chemins et sous la pluie : voilà ce qu’il vaut vraiment.

Un design massif mais soigné

À première vue, le EP-2 Boost impose le respect. Avec ses pneus de 20 x 4 pouces, son cadre pliant en aluminium et sa peinture noire mate, il évoque plus une mini-moto qu’un vélo urbain. Le résultat est solide, rassurant, mais aussi… lourd : environ 33 kg sur la balance. C’est plus du double du N1 Air, mais cela reste cohérent pour un vélo tout-terrain équipé d’une batterie de 48 V / 13 Ah et d’une fourche suspendue.

L’assemblage inspire confiance : soudures nettes, charnières bien ajustées, peinture uniforme. ENGWE a clairement amélioré sa maîtrise de la production. Le système de pliage est pratique, il suffit d’actionner deux leviers pour rabattre le cadre et la potence, mais ne vous attendez pas à le ranger sous un bureau. Plié, le vélo reste volumineux et lourd, davantage pensé pour le coffre d’un SUV que pour les transports en commun. 
Malgré ce gabarit, tout est bien intégré : batterie dissimulée dans le cadre, faisceaux internes, et un petit écran LCD au centre du guidon, lisible même en plein soleil.

Prise en main et ergonomie

L’EP-2 Boost est livré partiellement assemblé. L’opération demande une petite heure si l’on suit le manuel avec méthode. On installe la roue avant, les pédales, le garde-boue et le porte-bagage, puis on resserre tout. Rien d’insurmontable ; mieux vaut simplement être deux pour manipuler la bête.

Une fois en selle, la posture est assez droite, clairement plus confortable que sportive, et la selle en cuir synthétique s’avère étonnamment agréable sur les longs trajets. Le guidon est large, les poignées épaisses, et l’ensemble inspire confiance. L’EP-2 Boost n’est pas un vélo de vitesse pure, mais un engin pensé pour le confort et la stabilité.

L’écran central affiche vitesse, niveau de batterie et niveau d’assistance (de 1 à 5). Les boutons “+” et “–” tombent bien sous le pouce gauche. Le tout est simple, intuitif, et parfait pour ceux qui découvrent les vélos à assistance électrique. 
Le démarrage s’effectue via une clé de contact, située sous la batterie : un peu bas, mais cela évite les vols opportunistes. Aucun système connecté ni application mobile ici, un choix simple, presque old-school, qui plaira à ceux qui veulent juste rouler sans se battre avec le Bluetooth. L’absence de système anti-vol et de GPS est quand même peut-être un peu dommage.

Un moteur qui ne rigole pas

Sous son air tranquille, le EP-2 Boost cache un cœur bien vaillant. ENGWE annonce un moteur brushless de 750 W (960 W en pic), limité à 250 W en Europe pour rester homologué. Dans la pratique, l’assistance se montre plutôt vive, avec un couple instantané de 55 Nm grâce à la nouvelle fonction Boost : un petit bouton qui libère plus de puissance pour les démarrages ou les côtes, et ça fonctionne super bien. J’habite en haut d’une côte, et ce truc m’a sauvé la mise un paquet de fois.

Sur terrain plat, le vélo file à 25 km/h sans effort. Le moteur réagit bien aux changements de cadence, même s’il reste un peu brutal lorsqu’il redémarre après un freinage. Rien de dangereux, mais il faut s’y habituer. 
C’est surtout le bouton Boost qui change tout : là où le N1 Air peinait à gravir une pente à 15 %, le EP-2 Boost garde une vitesse honorable sans forcer. Le couple supplémentaire se sent vraiment, surtout quand le vélo est chargé ou que la route se gâte.

Batterie, autonomie et charge

La batterie 48 V / 13 Ah (624 Wh) est amovible et verrouillable. ENGWE promet jusqu’à 120 km d’autonomie en mode d’assistance minimale. Dans la réalité, c’est plutôt 80 km à 100 km avec une conduite normale, en mode 3 ou 4, sur un terrain légèrement vallonné, mais c’est déjà très honorable. Ajoutons que je suis assez lourd (95 kg) et que j’ai testé le vélo autour de Clermont-Ferrand, qui n’est pas connu pour être un plat-pays. Pour information j’ai aussi fait tester le vélo à plusieurs personnes qui étaient de plus petits gabarits, et même s’il est très lourd, il est très facile à manoeuvrer, même si on ne mesure pas 1m90 avec de gros muscles. 
Quoi qu’il en soit c’est déjà excellent compte tenu du poids et des pneus larges. Lors de mes trajets quotidiens, environ 20 km aller-retour en ville, je rechargeais tous les 4-5 jours.

La charge complète prend environ 6 heures avec le chargeur 2 A fourni. Une LED passe du rouge au vert une fois la batterie pleine. Pas besoin de station spéciale : une simple prise murale suffit. J’apprécie que la batterie soit assez facile à retirer, car on peut la charger à la maison ou au bureau sans déplacer tout le vélo.

Sur la route : entre confort et puissance

Les premiers tours de roue surprennent : malgré son poids, le EP-2 Boost se révèle souple et rassurant. La fourche avant absorbe bien les imperfections de la route, et les énormes pneus gonflés à 1,5 bar font office de suspension naturelle. Le vélo flotte légèrement, mais sans mollesse. 
Sur les pavés, les graviers ou les pistes de terre, on garde un bon contrôle, on sent que ce modèle a été conçu pour sortir des sentiers battus. Les freins à disque de 180 mm, plus grands que sur la version précédente, offrent un freinage mordant et progressif.

En ville, on s’y fait vite : le vélo est large mais stable. Le phare avant éclaire bien, le feu arrière clignote au freinage, et la sonnette intégrée est correcte. J’ai même affronté une averse soutenue : aucune panne, aucun faux-contact. Le moteur et la batterie sont bien étanches (IPX4). Bref, le EP-2 Boost encaisse sans broncher.

Hors des sentiers battus

Sur les chemins, c’est un autre visage qui se dévoile. Le EP-2 Boost est un vélo de type « fat-bike » capable de rouler dans le sable, la boue ou même la neige. On n’est pas sur un VTT de descente, mais la motricité est bluffante. Les pneus mordent le sol sans déraper, et le couple du moteur aide à passer les obstacles. 
J’ai testé quelques montées en sous-bois et des descentes caillouteuses : la tenue de route est solide, mais il faut rester vigilant, surtout avec le poids. Si vous coupez l’assistance, le vélo reste roulant, mais les 33 kg se rappellent vite à vous. Mieux vaut garder le mode 2 actif pour soulager un peu les jambes.



Le dérailleur Shimano 7 vitesses fonctionne bien, fluide et précis. Associé aux différents niveaux d’assistance, il permet de trouver facilement le bon rythme. L’EP-2 Boost reste un vélo plaisant à pédaler, même sans moteur, ce qui n’était pas évident à première vue.

Sécurité et sensations

L’une des forces d’ENGWE, c’est la sécurité perçue. Le cadre est rigide, aucun grincement, aucun jeu. Le vélo inspire confiance, et sa masse contribue à cette stabilité. Les freins sont puissants, la direction ferme. Même à pleine vitesse, le EP-2 Boost garde son cap. 
Le système électrique se montre fiable : pas de coupure, pas de bug. Seule la reprise du moteur après un arrêt peut surprendre, avec un petit à-coup.

Après plusieurs semaines d’utilisation, aucune panne à signaler : ni batterie capricieuse, ni pneu crevé. Les matériaux tiennent bon, et même les garde-boue en plastique n’ont pas bronché. ENGWE a manifestement progressé sur la fiabilité.

Pour qui est fait ce vélo ?

Le EP-2 Boost n’est pas un vélo pour citadin pressé. Il s’adresse à ceux qui veulent un engin passe-partout, capable d’avaler la route comme les chemins. Il peut convenir à un usage quotidien, à condition d’avoir un espace pour le stocker. Les amateurs de balades, de week-ends nature ou de trajets semi-urbains y trouveront un excellent compagnon. 
Son poids reste la principale contrainte : monter un escalier avec est une épreuve, et même le soulever dans un coffre demande de la poigne. Mais une fois en mouvement, cette masse devient un atout : le vélo est stable, solide et confortable.

ENGWE le présente comme un modèle tout-terrain pliant, et c’est bien ce qu’il est : un vélo à assistance électrique de loisir avant tout, polyvalent et rassurant. Ceux qui cherchent un petit pliant urbain devraient plutôt se tourner vers le N1 Air que Didier a testé ici. Ceux qui veulent rouler longtemps et partout peuvent foncer sur ce Boost.

Un vrai pas en avant pour Engwe

Ce EP-2 Boost confirme la montée en gamme du constructeur chinois. On sent une meilleure qualité générale, une ergonomie plus aboutie, et surtout une vraie attention portée aux besoins réels des cyclistes : autonomie, confort, puissance, sécurité. 
Ce n’est pas un vélo à gadgets et applis, mais un vélo qui roule, et c’est probablement sa plus grande qualité, sauf si ce genre de fonctionnalité est importante pour vous.

Au fil des semaines, j’ai pris plaisir à l’utiliser pour tout : aller au marché, explorer des chemins, ou simplement me balader le dimanche. Chaque sortie donne l’impression de chevaucher un petit tank silencieux, prêt à affronter les flaques et les trottoirs sans sourciller.

Verdict : un vélo solide et polyvalent

Le ENGWE EP-2 Boost n’est pas parfait, mais il coche beaucoup de cases : puissance maîtrisée, autonomie correcte, confort exemplaire et vrai plaisir de conduite. Il lui manque un peu de légèreté et une application mobile pour séduire les plus technophiles, mais pour tout le reste, difficile de lui reprocher grand-chose. 
C’est un vélo fiable, accessible et terriblement plaisant à vivre au quotidien. Un compagnon de route qui n’a pas peur des intempéries ni des chemins boueux.