Actualité

Société

Mark Zuckerberg attaque Meta en justice !

Par Nicolas Sabatier - Publié le

Mark Zuckerberg poursuit en justice le groupe Meta, qui comprend entre autres Facebook, Intagram et WhatsApp. Mais ce n’est pas celui que l’on croit : il s’agit d’un avocat américain, portant le même nom que le fondateur de Facebook, qui attaque Meta en justice.

L'Amérique en une image.
L'Amérique en une image.


En voilà une nouvelle incongrue. Mark Zuckerberg traine devant les tribunaux américains la société Meta. Il se trouve que c’est un homonyme du célèbre patron et créateur de Facebook. Parce qu’il partage son patronyme avec le CEO de Meta, l’avocat Mark Steven Zuckerberg se plaint de ne pas pouvoir créer de profils sur les réseaux sociaux du groupe géré par Mark Elliot Zuckerberg.

Une homonymie qui fait fermer ses comptes



Malgré plusieurs tentatives, chacune de ses créations de compte pour une activité personnelle ou professionnelle, rappelons qu’il est avocat, finissent par une rapide fermeture. La raison invoquée est toujours la même : vous n’avez pas le droit d’usurper l’identité du fondateur de Facebook.

Mark Steven Zuckerberg devant son cabinet d'avocat à Indianapolis.
Mark Steven Zuckerberg devant son cabinet d'avocat à Indianapolis.


Cela fait quinze ans que l’avocat, spécialisé en faillite, a des difficultés à démontrer que Mark Zuckerberg est bien son nom. Il indique que son compte personnel aurait été fermé cinq fois et quatre pour son compte professionnel de son cabinet d’avocat, lui faisant perdre plus de 10 000$ de fonds publicitaires. Même en donnant son acte de naissance, son permis de conduire et une carte bancaire, son compte Facebook finit par être fermé. Et quand il reste actif, il est constamment piraté…

C’est la dernière fermeture en date, arrivée en mai, qui le pousse à porter l’affaire devant les tribunaux. En effet, même si Meta finit toujours par réactiver ses comptes, cela peut prendre des mois. Et comme cela a pris six mois la dernière fois, la coupe est pleine pour l’avocat qui décide de prendre les choses en main.

Du virtuel mais des conséquences réelles



« Vous pouvez vous dire : ce n’est que Facebook et ce n’est pas très grave, mais cette fois cela affecte directement mes revenus, car je payais de la publicité pour mon entreprise afin d’essayer d’attirer des clients. »
Mark Steven Zuckerberg


Il se trouve que cela a une vraie incidence sur la vie de l’avocat et de son activité professionnelle. Avec ses comptes disparaissant régulièrement, il se plaint que ses clients potentiels n’arrivent plus à le trouver en ligne, lui faisant perdre de l’argent.

Malgré tout, Mark Steven Zuckerberg est fier de son nom.
Malgré tout, Mark Steven Zuckerberg est fier de son nom.


Les raisons invoquées par Meta sont toujours les mêmes : usurpation d’identité d’une célébrité, non-utilisation d’un vrai nom et violation de leurs standards communautaires. Cependant, suite à la plainte, Meta a réagit : nous savons qu’il existe plus d’un Mark Zuckerberg dans le monde, et nous allons aller au fond de cette affaire. Le compte de l’avocat a été par la suite remis en ligne.

« Ils ont plus d’argent, plus d’avocats et plus de ressources que moi. Je préférerais ne pas me battre avec eux, mais je ne vois pas comment les arrêter autrement ! Pour quelqu’un qui prétend être l’une des principales entreprises technologiques au monde, et ils n’arrivent pas à arrêter ça ? Et ils n’arrivent pas à faire fonctionner correctement leur processus d’appel ? Je pense qu’ils ont un problème. »
Mark Steven Zuckerberg


Non sans humour, Mark Zuckerberg, le faux, indique que partager son nom avec le patron de Meta a quand même quelques avantages, comme pouvoir avoir une bonne table à un restaurant juste en citant son nom.

Des inconvénients multiples



Cependant, il y a aussi des inconvénients réels à partager le nom avec un milliardaire. Par exemple, il a aussi reçu du courrier et des colis destinés au CEO de Meta. Sa société reçoit aussi des appels quotidiens d’utilisateurs mécontents cherchant à recevoir de l’aide concernant leurs comptes. Pire, en 2020, il a été poursuivi par erreur par le département des services sociaux et de santé de l’État de Washington qui l’avait confondu avec le milliardaire pour des faits présumés d’exploitation financière.

Difficile de vivre dans l'ombre d'un milliardaire ultra médiatisé.
Difficile de vivre dans l'ombre d'un milliardaire ultra médiatisé.


Les problèmes se multipliant, il a même créé une page web, et non une page Facebook, listant tous les désagréments liés à son patronyme. Parmi eux, on peut citer le fait qu’en s’inscrivant sur le site 23andMe, qui trouve des liens familiaux grâce à votre ADN, il est connecté à plus de 700 personnes dont beaucoup lui demandent de l’argent. Il reçoit aussi régulièrement des menaces de mort sur Messenger ou des demandes de paiement par Venmo. Bref, une vie qui n’est pas de tout repos qu’il avait raconté dans un article de Wired.

Des réseaux sociaux incontournables



Ce n’est pas la première fois que ce genre de mésaventure arrive à Facebook. L’entreprise a eu beaucoup de problèmes similaires depuis qu’elle a mis en place, au début des années 2010, l’utilisation des vrais noms pour les comptes. L’habitude en ligne était alors d’utiliser alors un pseudonyme et le passage aux vrais noms sur Facebook a généré ce qu’on a appelé les nymwars, les utilisateurs étant globalement contre.

Outre les problèmes d’homonymie, cela a des conséquences pour les personnes n’utilisant pas leur nom de naissance en ligne. Que ce soit pour des personnalités (savez-vous que le prénom de Marine Le Pen est Marion ? Que David Bowie est né David Jones ?) ou pour des personnes transgenres. À tel point que Facebook avait adouci sa politique d’utilisation de vrai nom en 2015.

Mark Zuckerberg, ou sa statue de cire, je n'arrive plus à faire la différence.
Mark Zuckerberg, ou sa statue de cire, je n'arrive plus à faire la différence.


Même si cela prête à sourire, cette affaire démontre les difficultés récentes des réseaux sociaux à gérer les usurpations d’identité ou les comptes parodiques. On se rappelle les problèmes rencontrés par Twitter après son rachat par Elon Musk qui avait arrêté le système de vérification. Et si l’on se met à la place du pauvre homonyme du milliardaire, cela ne doit pas être évident. Ne pas pouvoir créer de compte sur ces plateformes peut devenir rapidement problématique, surtout dans un contexte professionnel. Difficile d’imaginer créer une entreprise sans qu’elle ait une présence sur les réseaux sociaux.