Telegram a envoyé un message à ses abonnés français, directement dans l’application, accusant la France d’être à l’origine d’un projet européen visant à surveiller les messages privés. Ce n’est pas la première fois que l’application lance ce type d’attaque. Son fondateur, Pavel Durov, mène une campagne ouverte contre les autorités françaises.
Un message officiel, envoyé par Telegram
Telegram a donc envoyé un nouveau message à tous ses utilisateurs. Dans ce texte, la plateforme affirme que l’Union européenne a failli voter une loi permettant de scanner tous les messages privés. Elle accuse directement la France d’avoir porté ce projet, avec le soutien de plusieurs ministres et du parti présidentiel. Le message explique que seuls les citoyens ordinaires seraient surveillés, pendant que les criminels utiliseraient des moyens pour contourner la loi. L’Allemagne est présentée comme le seul pays ayant défendu la vie privée.
Une stratégie de communication bien rodée
Ce n’est pas la première fois que Telegram envoie ce genre de message. Depuis plusieurs mois, l’application critique ouvertement la France. En mai, un message affirmait déjà que le gouvernement français tentait de faire censurer certaines opinions politiques, ou plus récemment sur les élections moldaves. Chaque fois, le ton est le même : Telegram se présente comme le dernier rempart de la vie privée, face à des États qui voudraient tout contrôler.
Ces messages ne sont pas envoyés par hasard. Ils font partie d’une stratégie portée par Pavel Durov, le patron de Telegram. Il utilise régulièrement l’application pour diffuser ses prises de position politiques, sans passer par les médias. Il s’attaque en priorité aux pays qui veulent limiter l’usage du chiffrement, dont la France.
Un contexte judiciaire tendu
Pavel Durov est en conflit avec les autorités françaises. Il a été mis en examen en 2024 pour ne pas avoir coopéré avec la justice dans des affaires liées à Telegram. Depuis, il reste très critique envers le gouvernement. Le message du 14 octobre doit aussi s’inscrire dans ce contexte.
Telegram cherche à mobiliser ses utilisateurs contre les projets de loi européens qui cherchent à lutter contre certains contenus illégaux. Mais en simplifiant et en exagérant la réalité, la plateforme brouille quand même pas mal les lignes.
On en dit quoi ?
Telegram ne se contente plus d’être un outil de messagerie : l’application se sert désormais de sa base d’utilisateurs pour faire pression sur les gouvernements. Le fond du débat est réel, et les régulations ou textes qui visent à limiter la vie privée des utilisateurs sont une vraie source d’inquiétude, mais la méthode pose question. Ce message ressemble plus à une attaque politique qu’à une vraie alerte sur les libertés numériques. Vous ne trouvez pas ?