C’est non ! Moins de 24 heures après l'offre conjointe par Orange, Bouygues Telecom et Iliad (Free) pour le rachat de la majorité des activités télécoms de SFR, Altice France a tranché.
L’entreprise de Patrick Drahi a immédiatement rejeté la proposition, jugée insuffisante, comme l’a confirmé Arthur Dreyfuss, dans un message interne adressé ce mercredi aux salariés.
Une offre à 17 milliards d’euros jugée trop faible
L’offre transmise mardi soir valorisait SFR à 17 milliards d’euros de valeur d’entreprise, pour un périmètre couvrant l’essentiel des activités télécoms, mais excluant notamment les filiales Intelcia, UltraEdge, Altice Technical Services et les activités ultramarines.
En effet, le montant proposé est très loin des attentes d’Altice, qui évaluait sa branche française entre 28 et 30 milliards d’euros. Les créanciers du groupe sont d’ailleurs entrés au capital sur la base d’une valorisation de 28 milliards, rendant la proposition des trois opérateurs difficilement acceptable.
Cette décision a d'ailleurs été acté par un communiqué des plus laconiques d'Orange. Mais sans pour autant se retirer ou mettre fins aux négociations.
Admirez la taille de ce communiqué...
Un empire endetté, mais pas bradé
Avec une dette dépassant 50 milliards de dollars à l’échelle mondiale, Altice cherche depuis plusieurs mois à alléger son bilan, notamment via la cession d’actifs en France. Mais le groupe ne semble pas prêt à céder son fleuron historique à un prix qu’il juge déconnecté de sa valeur réelle.
Selon des sources proches du dossier, Patrick Drahi estime encore possible de redresser SFR grâce à une restructuration interne et à des partenariats ciblés, plutôt que par une vente. Le refus adressé à Orange, Free et Bouygues s’inscrit donc dans une logique de fermeture stratégique — ou, plus cyniquement, de bras de fer financier.
Vers une surenchère ?
Si le rejet était attendu, les négociations pourraient néanmoins se poursuivre. Plusieurs observateurs estiment que les trois opérateurs pourraient revoir leur offre à la hausse dans les prochaines semaines.
Pour l’heure, Altice garde la main et temporise, en espérant sans doute faire monter les enchères. Mais ce rejet ferme une première fenêtre d’opportunité vers une consolidation historique du marché français des télécoms — un marché où SFR, autrefois numéro un, joue désormais sa survie financière.