Test du Xgimi Aura 2 : un projecteur ultra courte focale très sérieux

Annoncé comme le successeur direct de l’Aura premier du nom, le Xgimi Aura 2 vient se placer dans une gamme qui commence à être un peu embouteillée : celle des projecteurs ultra courte focale (UST) haut de gamme. Avec sa fiche technique alléchante, son design réussi et ses promesses de performances Dolby Vision/IMAX Enhanced, ce modèle a clairement de quoi faire saliver. Mais comme souvent avec les projecteurs, les spécifications ne font pas tout... Voici notre test complet après plusieurs jours d’utilisation.

Présentation et design : beau, moderne et bien pensé

Le Xgimi Aura 2 joue clairement la carte du haut de gamme. Avec sa robe "Moonlight Sand" en tissu clair, il tranche avec les boîtiers noirs plastiques trop souvent rencontrés dans ce secteur. Ce choix est esthétique, mais aussi pratique : le textile repousse bien la poussière et les petites traces du quotidien. Autre bon point, le cache motorisé de l’optique s’ouvre automatiquement au démarrage, un petit plus bienvenu qui évite les rayures à force de manipulations.

Côté dimensions, on reste dans du raisonnable pour un UST : 14,5 x 51 x 27 cm pour un poids de 9 kg. L’ensemble intègre trois HDMI (dont un eARC), des ports USB, du Bluetooth 5.2, du Wi-Fi 6 et une sortie optique. Bref, il y a tout ce qu’il faut pour en faire une véritable station média.

Caractéristiques techniques : une fiche solide, pas révolutionnaire

Le projecteur affiche une image 4K via la technologie DLP avec wobulation (pixel shifting à grande vitesse). Ce n’est donc pas du "vrai" 4K natif, mais le résultat est très convaincant. Le système Dual Light 2.0 combine laser rouge et bleu avec une LED, et promet une durée de vie de 20 000 heures. La luminance est annoncée à 2300 ISO lumens (soit l’équivalent d’un bon 3000 ANSI lumens).

Côté image, on est servi : Dolby Vision, HDR10, HLG et IMAX Enhanced sont au menu. Android TV 11 est de la partie, avec Chromecast, Magicast et Google Assistant intégrés. Dommage cependant : toujours pas de Netflix officiel, et Disney+ n’est pas installable nativement non plus (il faudra passer par une Apple TV, ce que nous avons bien sûr fait, ou un stick TV HDMI).

La télécommande est très agréable, en main, avec une molette tactile bien pratique, par contre les boutons manquent de contraste et sont peu lisibles, ce qui est un peu idiot quand on sait que c’est le genre de produit qu’on utilise plutôt dans une pièce plongée dans la pénombre. Allez comprendre.

Installation et flexibilité : du vrai plug & play

L’Aura 2 peut projeter une image de 90 à 150 pouces avec un recul de seulement 17 cm pour 100 pouces. Grâce au système ISA 5.0, l’installation est presque magique : détection automatique de l’écran, alignement, correction trapézoïdale, autofocus, compensation des murs peints... tout est pensé pour simplifier la vie, et ça fonctionne.

L’appareil est donc parfaitement adapté à un usage mobile ou semi-permanent. Et contrairement à beaucoup de concurrents, l’Aura 2 peut offrir une image correcte même sur un mur blanc, grâce à ses fonctions de calibration automatique de la couleur. 

Attention quand même, dans notre cas, sans panneau dédié et avec un mur un peu granuleux, on voit assez nettement sur l’image les grains du mur, le fait qu’on soit là sur une ultra courte focale qui projète l’image par le dessous amplifie le phénomène, en comparaison avec un projecteur plus classique. À prendre en compte donc, un panneau dédié ou un mur lisse est vraiment recommandé.

Qualité d'image : des couleurs sublimes, des noirs moins profonds

En usage réel, l’Aura 2 offre une très belle image. La précision est au rendez-vous, les couleurs sont naturelles, et le traitement Dolby Vision fait la différence sur les contenus compatibles. Les teintes de peau sont fidèles, le piqué est bon, et l’équilibre entre contraste et luminosité reste stable même dans une pièce moyennement éclairée.

Cependant si on veut chipoter, tout n’est pas parfait. Dans les scènes très sombres, la lisibilité chute parfois un peu et les détails dans les ombres sont parfois un peu noyés. Le Local Contrast ne suffit pas à tout sauver. De même, en HDR standard (hors Dolby Vision), on perd un peu de profondeur. Notez également que les utilisateurs sensibles aux effets arc-en-ciel (rainbow effect) pourraient y être exposés de manière très ponctuelle. Mais on est dans le pinaillage, la qualité est globalement excellente.

Son intégré : Harman Kardon en renfort

Bonne surprise sur l’audio : Xgimi a intégré un véritable système 4 haut-parleurs Harman Kardon de 60W compatible Dolby Atmos. Pour une fois, le son n’est pas un simple bonus mais un vrai point fort. Les dialogues sont nets, la spatialisation très correcte et le volume largement suffisant pour une grande pièce. C’est au point que pendant toutes ces semaines de test, j’ai préféré tout simplement me passer de ma barre de son et de mon caisson de basse, ce produit se suffit vraiment à lui même d’un point de vue sonore, sauf bien sûr si vous voulez absolument un surround complet. Notez au passage qu'en fonctionnement, la ventilation du projecteur est quasiment inaudible. C'est d'autant plus le cas que puisqu'il est proche du mur, vous l'entendez encore moins.

Performances en jeu : bon, mais pas pour l'e-sport

Avec un input lag mesuré à 19,4 ms en 4K 60 Hz, l’Aura 2 s’en sort très bien pour du jeu lambda. Les jeux solo, les titres de plateforme ou les RPG passent très bien, tout comme les jeux de courses comme Forza qui est génial à jouer sur une grande taille d’écran. En revanche, pour les amateurs de FPS compétitifs ou de jeux très réactifs, ce ne sera pas suffisant, mais en même temps on reste sur un usage franchement niche.

Pour un usage classique, c’est impeccable, on a pu le tester avec un Xbox Series X, et on vous l’a dit au dessus, jouer à Forza sur une telle dimension est vraiment ultra agréable. On a aussi essayé quelques jeux Switch 2 comme Donkey Kong Bananza, et c’est top, même si d’un point de vue purement visuel, les jeux avec des couleurs très vives comme c’est souvent le cas sur les jeux Nintendo, rendront forcement mieux sur des téléviseurs classiques, en particulier OLED.

Art mode et usages complémentaires

Comme sur les Frame TV de Samsung, le projecteur peut afficher des photos ou illustrations lorsque vous ne regardez pas de contenu. Contrairement à un écran LCD, la projection donne un effet muséal très réussi. Un détail, certes, mais c’est rigolo. On peut même afficher un petit chat qui se balade sur votre mur, ou des scènes à bases de hublots ou de fenêtres qui donnent sur la mer, l’espace, la nature, c’est amusant.

Pour conclure : un excellent choix pour le cinéma maison

Si vous cherchez un projecteur tout-en-un pour remplacer une TV, avec un bon son, une image convaincante en Dolby Vision et une installation ultra simple, l’Aura 2 est une très bonne option. Il n’est pas 100% parfait, mais il coche beaucoup de cases pour les utilisateurs qui veulent du grand spectacle sans se compliquer la vie. On le recommande donc les yeux fermés !