La rentrée est quelque peu compliquée pour les amateurs d'IPTV illégale. Deux opérations policières d'envergure, menées en Argentine et en Belgique, ont abouti au démantèlement de réseaux pirates majeurs, impactant des millions d'utilisateurs à travers le monde.
Un réseau de 8 millions d'utilisateurs démantelé en Argentine
La première opération, menée à Buenos Aires à la demande de la ligue de football espagnole (La Liga), a permis de faire tomber un réseau mondial qui comptait pas moins de 8 millions de clients.
Pas moins de 26 services, dont My Family Cinema, TV Express ou encore Red Play, ont été coupés suite à des perquisitions. Le président de La Liga, Javier Tebas, a salué une opération qui "marque un avant et un après dans la lutte contre le piratage en Amérique latine".
En Belgique, 115 000 abonnés identifiés
Plus près de nous, en Belgique, les autorités ont mené une série de perquisitions dans des magasins qui vendaient des abonnements pirates "sous le comptoir". L'opération a permis de saisir 3 500 décodeurs, mais surtout, les fichiers clients contenant les informations de plus de 115 000 abonnés.
Ces utilisateurs risquent désormais de lourdes sanctions. La loi belge prévoit en effet que l'acheteur d'un abonnement illégal risque la même peine que le vendeur, avec des amendes pouvant aller jusqu'à 800 000 euros et cinq ans de prison dans les cas les plus graves. Violent.
Les utilisateurs, nouvelles cibles des autorités
Ces deux affaires confirment une nouvelle tendance : la fin du sentiment d'impunité pour les simples consommateurs d'IPTV illégale. Longtemps, seuls les "pirates" étaient visés. Mais les autorités, même en France, ont désormais les outils légaux pour identifier et sanctionner les utilisateurs finaux.
L'Arcom et la justice exploitent les adresses IP récupérées sur les serveurs saisis pour remonter jusqu'aux clients. Des centaines d'amendes ont déjà été distribuées en France ces derniers mois.
Pour être plus précis, en France, l’usage de l’IPTV illégale expose les utilisateurs à des sanctions pénales sévères, pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende pour recel de contrefaçon, alors que des amendes de 90 à 1 000 euros ont déjà été infligées à plus de 2 000 usagers depuis 2024.
Le durcissement législatif de 2025 permet désormais d’automatiser le blocage et l’identification des utilisateurs, tandis que la justice cible non seulement les fournisseurs, mais aussi les clients, en intensifiant les poursuites. On vous le redit, utiliser l’IPTV illégale multiplie également les risques en cybersécurité : collecte et revente de données personnelles, malwares ou usurpation d’identité, sans la moindre protection légale pour les victimes. La lutte contre cette économie parallèle s’intensifie d'ailleurs au fil des opérations judiciaires et bloqueurs mis en place par l’Arcom.
On en dit quoi ?
L'étau se resserre de manière spectaculaire autour de l'IPTV pirate. La coopération internationale entre les autorités et les ayants droit (ligues de sport, studios de cinéma...) porte ses fruits, et les réseaux tombent les uns après les autres.
Le changement majeur est que les consommateurs sont désormais clairement dans le viseur. Face à ce risque grandissant, il ne reste pas beaucoup de solutions pour les amateurs de streaming : les plus téméraires feraient bien de s'équiper d'un bon VPN pour masquer leur adresse IP, mais la solution la plus simple et la plus sûre reste encore de s'abonner aux offres légales. Et vous, face à la multiplication et au coût des abonnements, vous comprenez que certains se tournent vers l'IPTV ?