Elon Musk accuse Netflix de promouvoir la culture LGBT+ auprès des enfants via ses dessins animés. La campagne du milliardaire fait chuter le titre en Bourse, sur fond de tension croissante autour des contenus destinés au jeune public.
Une campagne lancée contre un dessin animé
Depuis quelques jours, Elon Musk appelle ses millions de followers à se désabonner de Netflix. En cause, Dead End: Paranormal Park, une série animée mettant en scène un adolescent transgenre. Le programme, destiné aux enfants à partir de 7 ans, est accusé par Musk et plusieurs figures conservatrices américaines de faire du "prosélytisme trans".
Musk a par exemple relayé un message de Libs of TikTok, un compte connu pour ses prises de position hostiles à la communauté LGBT+, affirmant que ce type de contenu n’est pas normal. La série, annulée en 2023, reste disponible sur la plateforme.
Un recul en Bourse, difficile à quantifier
Les appels au boycott ont coïncidé avec une baisse du cours de l’action Netflix : -2,33 % mercredi, -1,23 % jeudi, soit la plus forte baisse hebdomadaire du titre depuis avril. Difficile cependant d’attribuer cette chute uniquement à la polémique : Netflix doit publier ses résultats trimestriels le 21 octobre, dans un contexte économique plus large. L’entreprise, qui ne publie plus ses chiffres d’abonnés, n’a d’ailleurspas réagi publiquement aux critiques de Musk pour le moment.
Une controverse aux résonances quelque peu personnelles
L’implication de Musk dans ces sujets ne date pas d’hier. Le patron de Tesla, qui dit défendre la "liberté d’expression", dénonce régulièrement un endoctrinement woke à destination des enfants. Ce positionnement entre toutefois en résonance avec sa situation personnelle : l’un de ses enfants, Vivian Wilson, est une jeune femme transgenre de 20 ans, avec qui Musk est en rupture totale depuis sa transition. Il conteste publiquement son identité de genre, et a affirmé avoir été trompé pour approuver des soins de transition. Bonne ambiance donc.
Dead End: Paranormal Park
Un climat politique et culturel tendu aux États-Unis
La polémique intervient dans un contexte politique marqué par une forte polarisation sur les questions de genre. L’administration Trump, revenue au pouvoir en janvier, a signé un décret demandant que les agences fédérales ne reconnaissent que le sexe assigné à la naissance. Selon l’association GLAAD, les incidents ciblant les personnes transgenres ont augmenté de 14 % aux États-Unis en un an. Netflix, de son côté, continue de défendre dans son mémo culturel la diversité des représentations, sans exclure les contenus pouvant heurter certains publics.
On en dit quoi ?
Derrière l’offensive de Musk, c’est surtout un marqueur politique qui s’exprime. Le débat dépasse le cadre des contenus pour enfants et fait partie d’un affrontement plus large sur la visibilité des minorités dans les médias. Musk, qui se présente comme défenseur des valeurs conservatrices, instrumentalise une série franchement peu exposée pour cristalliser un peu plus une opposition idéologique. Mais sans réponse officielle de Netflix, difficile de savoir si cette campagne aura des conséquences, ou si ça n’est qu’un épisode de plus dans les guerres culturelles américaines.
