Malgré une levée de boucliers après le lancement de son abonnement Connect+, Garmin ne compte pas reculer. La marque envisage de réserver certaines fonctions futures à sa formule payante, sans toutefois toucher (pour l’instant) aux outils gratuits existants.
Un abonnement mal accueilli mais assumé
En mars 2025, Garmin a lancé Connect+, un abonnement à 8,99 euros par mois proposant des services basés sur l’IA comme des conseils santé ou du coaching personnalisé. Présenté comme une extension intelligente de son application Garmin Connect, le service a été fraîchement accueilli par les utilisateurs. De nombreux possesseurs de montres haut de gamme comme la Fenix 8 ou l’Enduro 3 critiquent l’intérêt limité de ces fonctionnalités, souvent perçues comme de simples reformulations d’évidences du type “bouger régulièrement est bon pour la santé”.
Toujours plus
Lors de l’appel aux investisseurs pour les résultats du premier trimestre, le PDG de Garmin, Cliff Pemble, a assuré que les retours sur Connect+ étaient globalement positifs. Il a aussi déclaré que certaines futures fonctionnalités pourraient être “réservées aux offres premium”. Aucun détail n’a été donné sur les fonctions concernées, ni sur la stratégie à long terme. En creux, les utilisateurs y voient une tentative de banaliser l’idée de contenu exclusif, voire de poser les bases d’un modèle freemium élargi.
Une inquiétude croissante
Sur Reddit et ailleurs, les critiques fusent. L’un des messages les plus repris réclame un boycott de ces abonnements jugés abusifs. “On paye déjà des centaines d’euros pour une montre avec une batterie inchangeable”, résume un utilisateur. À plus de 1 000 € pour certaines références, la facture commence à peser lourd pour des appareils dont les améliorations logicielles deviennent payantes. Le manque de feuille de route officielle renforce les soupçons : Garmin n’a pas précisé si les prochaines mises à jour gratuites seront aussi interessantes qu’avant.
Garmin face aux pressions
Cette orientation vers l’abonnement arrives alors que Garmin cherche à compenser une hausse de ses coûts de production liée aux droits de douane américains sur les produits assemblés à Taïwan. Le fabricant espère générer des revenus récurrents sans augmenter directement le prix de ses produits. Une stratégie qui peut s'entendre du côté des actionnaires, mais qui reste difficile à justifier pour des utilisateurs déjà captifs d’un écosystème fermé.
Rien n’indique pour l’instant que Garmin verrouillera des fonctions actuellement gratuites. Mais l’absence de garanties, combinée à la faiblesse des fonctionnalités IA proposées, laisse franchement planer le doute. Pour les utilisateurs, le message est hélas clair : s’habituer à l’idée de payer plus ou risquer de perdre l’accès aux innovations logicielles à venir.